lundi 2 juin 2008 par Nord-Sud

Alex Aley est le personnage qui a incarné le rôle du séropositif dans le téléfilm Class'A. Dans cette interview, il se dévoile.



?Comment êtes-vous arrivé à la Série Class'A ?

Mon entrée dans la Série Class'A s'est fait à partir d'un casting. J'ai participé aux différents tests qui m'ont permis de m'affirmer. Notamment au niveau de la mimique, la présentation. Ils ont estimé que je collais parfaitement au personnage recherché. C'est à la suite de cela que nous avons suivi une petite formation qui a abouti à cette belle aventure que nous avons connue.





?Vous gagnez bien votre vie dans une société de téléphonie mobile de la place. Pourquoi avez-vous décidé de faire du cinéma ?

Il y a des médecins qui sont passionnés de damier, de football, de natation. Bref, ils ont des activités en dehors de leur métier. Je trouve mon épanouissement dans le cinéma avec la famille des acteurs de Class'A.





?Quel est le rôle que vous campez dans le téléfilm ?

Mon rôle est de porter une cause. Celle du mal du siècle qui est le Vih/Sida. Une maladie qui se développe dans le milieu des hommes d'affaires, riches, puissants financièrement, politiquement, etc. Toutes ces personnes qu'on pourrait voir dans la vie avec de grosses cylindrées menant une vie de pacha, d'aisance. Il s'agit pour nous de dire que dans ce milieu, la maladie existe. La seconde approche, c'est que ces mêmes personnes fréquentent des établissements supérieurs où ils ont des relations avec des étudiantes. Alex et Safi, c'est donc l'histoire d'un homme d'affaires qui sort avec une jeune étudiante. Il découvre plus tard qu'il est séropositif et décide de rompre la relation pour permettre à la fille de mener une vie normale avec quelqu'un. Epris de sensibilité, d'assistance, il décide de mettre sa fortune à la disposition des déshérités, des démunis, des personnages vivant avec le Vih/Sida. En clair, il avait pour cible le social et la culture. Un tel projet aboutit à la création d'une Ong qui va apporter tout le volet social et culturel de la série à travers l'école de danse, artistique, l'organisme d'assistance aux personnes atteintes du Vih ou ayant perdu un parent à cause de cette maladie. Voilà en gros, comment se décline un peu le personnage que je campe.





?Aujourd'hui, quel est le regard que le public de vous à travers ce rôle?

Si je dois faire des statistiques, il y a deux sur dix qui pensent que l'Etat sérologique qui est décrit dans le film est une réalité. Le reste pense que c'est une fiction. Lorsque j'ai l'occasion d'avoir en face de moi ceux qui doutent, je précise juste le cadre dans lequel se déroule la série. En précisant que je peux incarner un autre personnage. Il y a une cause qu'on défend qui est celle de la sensibilisation à changer de comportement pour se mettre dans une attitude de prévention, de solidarité envers les malades. Ce qu'il faut savoir, c'est que personne n'est à l'abri de cette maladie quelle que soit la situation sociale. Alex est plein aux as. Il peut même racheter une santé. Mais auprès de qui ? Il faut donc être prudent et faire attention tant au milieu des hommes d'affaires que celui des étudiants.





?Cela veut dire que vous vous portez bien ?

Absolument. Je me porte très bien. Je ne suis pas un séropositif. J'ai une famille et j'ai des enfants. Mon test est négatif. Qui pensez. Je ne redoute pas la maladie. J'incarne également ce rôle pour dire aux gens d'accepter les malades du sida et de porter leur sérologie avec fierté. On peut en être épanoui. De même quelqu'un dirait, je suis diabétique etc, de même on devrait pouvoir dire sans complexe je suis séropositif. C'est un état de santé. C'est une partie de la sensibilisation pour dire qu'il faut assumer son état de santé.





?La première saison prend fin. Que retenez-vous de cette aventure ?

Je vois défiler sur l'écran de ma mémoire tous les souvenirs des différents moments de difficulté rencontrés avec les acteurs, les techniciens, la production. On a évolué par moment en dents de scie parce que ça demande de gros moyens financiers, une expertise au niveau des acteurs qui n'étaient pas toujours au rendez-vous compte tenu du fait qu'ils faisaient leurs premiers pas dans ce milieu. Au fil du temps, nous avons réussi à améliorer notre performance artistique à partir des critiques externes et de l'auto-critique. Finalement, le navire a été conduit à bon port. Aujourd'hui, on regarde dans le rétroviseur avec un sentiment de fierté. Parce qu'avec très peu de moyens on a réussi à montrer que la Côte d'Ivoire est capable de produire une ?uvre.





Issa T.Yéo

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