mercredi 21 mai 2008 par Le Nouveau Réveil

Djaha Jean, membre du Bureau politique du PDCI-RDA est écroué depuis avant-hier à la prison civile de Dabou par la volonté du Préfet de Grand-Lahou Edmond Ago, du juge d'instruction de la section du tribunal de Dabou Huberson Ehouman et de certains pontes du pouvoir FPI. Au cadre du PDCI, il est reproché d'avoir financé les manifestations populaires de décembre 2007 à Grand-Lahou contre le projet du Préfet Edmond Ago de faire main basse sur certaines propriétés privées de Me. Usher Assouan, figure emblématique de la diplomatie ivoirienne et surtout bâtisseur de Grand-Lahou moderne dont il est demeuré le maire jusqu'à sa mort. Pour comprendre le caractère politique de cette conspiration contre Djaha Jean, quelques faits méritent d'être relevés. D'abord la qualité du requérant. Le Préfet Edmond Ago, en tant qu'autorité déconcentrée n'a pas qualité pour ester en justice pour des dommages qu'il aurait subis dans le cadre de l'accomplissement de sa mission. En pareille circonstance, c'est le ministre de l'Economie et des finances par le canal de l'agent judiciaire du trésor qui est fondé à déposer une plainte pour obtenir réparation si des biens publics ont été détruits ou si un Préfet a été agressé. Tout au plus et à titre personnel, le Préfet ne peut que dénoncer ces faits délictueux au procureur de la République mais pas porter plainte avec constitution de partie civile. En d'autres termes, un magistrat qui connaît bien son travail ne peut recevoir une telle plainte. De deux, c'est au cours de la première comparution devant le juge d'instruction que celui-ci décide de la garde à vue. Si au cours de cette première comparution, comme ce fut le cas pour Djaha Jean, il ne trouve aucun intérêt à prononcer la garde à vue, il ne peut le faire ultérieurement s'il ne dispose pas d'éléments nouveaux qui accablent d'une manière particulière l'individu visé par la procédure.
En l'espèce, le juge d'instruction Huberson Ehouman n'avait pas d'éléments nouveaux. Il n'a fait qu'entendre le Préfet Ago Edmond qui lui a répété les mêmes choses, selon des sources proches du dossier. Les seules déclarations d'une partie au litige ont donc suffi à ce juge d'instruction pour asseoir sa conviction que Djaha Jean est un individu trop dangereux pour le laisser en liberté. Il a donc décidé de le retenir dans les liens de la détention préventive en attendant sa confrontation avec le préfet de Grand-Lahou. Mais selon toute vraisemblance, cette détention provisoire devrait excéder la durée légale prescrite qui est de 72 heures car le juge Huberson Ehouman aurait l'intention de reporter l'audience de ce matin à lundi. De trois, on accuse M. Djaha Jean d'avoir financé la révolte populaire sans fournir le moindre document qui atteste de cette réalité. On reproche à M. N'Zi d'avoir soustrait 300.000f alors que le jour des faits, il était hors de Grand-Lahou. Voilà la honteuse affaire de manipulation grossière de la justice qui secoue encore Grand-Lahou depuis avant-hier. Une conspiration politico-judiciaire cousue de fil blanc par le régime FPI. Heureusement que les militants du PDCI l'ont vite perçu.
Akwaba Saint-Clair

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