lundi 5 mai 2008 par L'intelligent d'Abidjan

Respect. C'est le sentiment qui s'affiche après s'être laissé entraîner (le public) par la jeunesse d'énergie que garde encore l'artiste Jamaïcain qui a reçu son éducation musicale à Londres, en Angleterre depuis 1963. D'une démarche lente et respectueuse, I Jah Man Levi, canne en main, habillé d'un costume aux couleurs diverses assortis d'un chapeau aux mêmes couleurs, paires de basket apparaît sur la scène après 22 H. Et comme il l'avait signifié, sa présence scénique ne devait être quantifié en terme du nombre de titres à jouer car, pour l'Afrique, il donnait toujours plus. Ce plus, ajouté à sa musique - qui traverse le temps et les époques sans subir et donner des airs de Old school ou vieille école - n'est autre que la transmission, souvent avec mélancolie, de son vécu, ses émotions, ses joies et peines. La force de sa musique, I Jah Man ou Serfi Selassié (son nom spirituel qui signifie l'épée de la Trinité comme signifié dans Hail HIM, son premier album) la tire dans le spirituel. ?'Je ne veux pas être une victime, mais pour Jah je veux l'être'', chante t-il sans oublier de citer chaque fois des versets bibliques. Beaucoup puriste donc, il aime à dire qu'il n'a que faire de l'aspect physique de sa personne. Une musique donc qui coule de source. Certains mélomanes ivoiriens ont pourtant craint que la musique de I Jah Man Levi, pour n'être pas à la mode donc considéré comme un has been , ne puisse faire déplacer autant de monde le vendredi 2 mai 2008 à l'Espace Anoumabo du palais de la culture à Abidjan Treichville. Who feel it, knows?, diraient les rastas pour laisser libre choix à la sensibilité de chacun face à la musique de celui reste une icône du reggae. Responsables d'entreprises, cadres, personnes anonymes et respectueuses, tous étaient au rendez-vous pour garder chacun en soi le témoignage de ce qui restera un spectacle, mémorable, difficile à conter. Mais, I Jah Man Levi et ses cinq musiciens Steve Right, Moses et les autres, ont puisé dans le vaste répertoire de l'artiste Jamaïcain pour retracer un bout du parcours de l'artiste marqué de plusieurs succès. Africa, Lilly of my valley, Victim, Sweet lady ont réveillé, pour beaucoup, les souvenirs et provoqué l'hystérie aux premières notes de plusieurs titres qui étaient connus du public. Sur les notes de Jah is not secret qui était une presque transmission de la transe, le ministre de la ville et de la salubrité, Mel Théodore n'a pu se contenir de là où il se trouvait pour se retrouver sur la scène avec le chanteur. Si Dieu n'est pas un secret comme chanté par l'artiste, il ne restera pas autant un secret que c'est Mel qui a goupillé, suite à un coup de fil passé au président Gbagbo, le passage de l'artiste au palais présidentiel le 1er mai. Entre autres titres dont Freedom , I Jah Man a rendu hommage à ses amis Bob Marley, Jacob Miler, Peter Tosh. Il ne pouvait mettre fin à son concert sans partager le fardeau de sa vie en gratifiant Jah heavy load chanté avec force, un partage du mal qui le ronge dans la réalité de sa vie. Alpha Blondy qui était là dès le début et qui s'était assis dans les loges pour suivre, depuis la vidéo, I Jah Man sur scène, l'y a rejoint à la fin, en présentant ses jeunes frères dans le métier, Serges Kassy et Ismaël Isaac.
Koné Saydoo

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