mercredi 23 avril 2008 par Notre Voie

Les enseignants du secondaire du lycée moderne et du collège moderne d'Adzopé, très en colère, ont marché hier mardi 22 avril, sur le commissariat de police (d'Adzopé), pour protester vivement contre le commissaire adjoint Ouattara Vihéda dit Brahima. Qui, selon les manifestants, a bastonné et humilié publiquement, le vendredi 18 avril dernier, l'un des leurs, Yo Klahassé Landry, professeur de lettres modernes au collège moderne d'Adzopé. Et ce, au dire des manifestants, dans les locaux-mêmes du commissariat de police d'Adzopé.
Au cours d'une rencontre initiée dans le bureau du commissaire principal Zogbo G. Anselme, le porte-parole du collectif des syndicats des enseignants du secondaire et des éducateurs et conseillers d'éducation Fallé Kéipo Appolinaire a lu une motion de protestation à ce sujet. Il a d'abord condamné l'acte avant de poser, par la suite, des exigences.
Notamment, que l'enseignant soit respecté dans son intégrité morale et physique, que le commissaire adjoint incriminé présente des excuses publiques aux enseignants des deux établissements secondaires publics sur leurs lieux de travail et qu'il prenne en charge les frais médicaux engendrés par le traumatisme subi par sa victime. En outre, que des sanctions disciplinaires et administratives soient prises à l'encontre du commissaire "frappeur" et que de tels actes rétrogrades ne se répètent plus jamais à l'encontre des enseignants d'ici et d'ailleurs.
Votre démarche est noble, mais il y a eu vice de procédure. Il fallait d'abord engager des démarches en nous informant. Et si à l'issue de ces démarches il n'y a pas gain de cause, alors vous pouvez mener des actions que vous voulez. Cependant, nous avons pris acte. Laissez-nous le temps de régler le problème. Calmez-vous et calmez vos collègues afin que les cours reprennent dans vos établissements respectifs", a dit le commissaire Zogbo G. Anselme.
A la préfecture où les manifestants se sont rendus peu après, c'est le préfet Paul Méo Dérou qui les a reçus, en présence de Mme Coulibaly Fanta, directrice départementale de l'Education nationale (DREN), de Lebé Jean- Claude, et Kouamé Kouassi, respectivement proviseur du lycée moderne et principal du collège moderne d'Adzopé. Plusieurs personnalités dont le premier vice-président du conseil général d'Adzopé Alphonse Lato N'Guia ont pris part à cette rencontre.
Quant au fait, selon Yo Klahassé Landry, la victime, il remonte au vendredi 18 avril dernier. Jour où selon lui, il s'est rendu au commissariat de police d'Adzopé pour se faire établir une attestation d'identité. Non seulement la secrétaire de service tardait à le recevoir mais le commissaire ajdont qui est descendu de son bureau pour certainement confier du travail à la secrétaire l'a mis dehors. Yo Landry, à l'en croire, n'a pas apprécié cette façon d'agir et s'est mis à se plaindre. Et selon des témoins, une discussion a eu lieu entre l'enseignant et le commissaire adjoint qui selon les mêmes témoins, a vite tourné au vinaigre.
Et le commissaire adjoint, toujours selon les mêmes informations, a proprement battu l'enseignant à coup de matraque, avant de le jeter au violon où celui-ci est resté de 10h à 18h, avant d'être mis en liberté grâce à l'intervention d'une personne de bonne volonté. "Mon intention n'était pas d'humilier l'enseignant. C'est parce qu'il était trop excité que nous avons décidé de le garder en vue, le temps pour lui de se calmer", s'est défendu Ouattara Vihéda dit Brahima, commissaire adjoint, au commissariat de police d'Adzopé.


Patrice Tapé Correspondant régional

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