mercredi 20 février 2008 par Fraternité Matin

Après la cuisante défaite aux législatives lundi dernier, trois opportunités s'offrent à Pervez Musharraf, chef de la Ligue musulmane du Pakistan-Qaïd-e-Azam (PLM-Q) (39 sièges), arrivé au pouvoir en octobre 1999 par un coup d'Etat militaire et réélu président le 6 octobre dernier: former une coalition improbable avec le Parti du peuple pakistanais (PPP), garder une présidence pour inaugurer les chrysanthèmes ou démissionner. Selon les résultats provisoires, le Parti du peuple pakistanais (PPP) (87 sièges) de l'ex-Premier ministre Benazir Bhutto, assassinée dans un attentat suicide le 27 décembre et la Ligue musulmane du Pakistan, (PML-N) (66 sièges) de Nawaz Sharif, son rival des années 1990, sont arrivés largement en tête. Une coalition d'opposants pourrait, de fait, diriger le Pakistan, seule puissance militaire nucléaire du monde musulman. Du coup, un changement majeur se dessine. Autre surprise du scrutin, les partis islamistes, apprend-on par l'AFP, ont essuyé un revers par rapport à leur percée aux législatives de 2002. A preuve, une alliance hétéroclite de partis fondamentalistes, le Muttahida Majlis-e-Amal, n'a engrangé que trois sièges, loin des 50 d'il y a 6 ans. A l'analyse des résultats, on est tenté de penser à l'aversion des populations pour les groupes armés proches d'Al-Qaïda et des talibans. Depuis près d'un an, ceux-ci mènent une campagne d'attentats-suicide extrêmement meurtrière pour le pays. Dans les capitales occidentales, notamment à Washington, on observe avec anxiété les décomptes des urnes. En prévision de cette situation, la Maison Blanche exerce sur Musharraf, un allié-clé de Washington dans la guerre contre le terrorisme , depuis des mois, des pressions intenses et inhabituelles. Afin que le Pakistan, république islamique de 160 millions d'habitants ne sombre pas dans le chaos. Il refuse de démissionner
Malgré la défaite aux législatives de son camp, et les appels à son départ de l'opposition, Pervez Musharraf n'a pas l'intention de démissionner. Le général Rashid Qureshi, son porte-parole, l'a signifié, hier. Pour lui, il ne s'agit pas d'une élection présidentielle. Le Président, a-t-il fait remarquer, a déjà été élu pour cinq ans. Qureshi ne tarit pas d'éloges sur Musharraf qui, selon lui, est un homme facile à vivre et au service de son pays.



Ernest Aka Simon

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