lundi 4 février 2008 par Autre presse

Avec l'élimination prématurée des Aigles à la 26è CAN qui se joue au Ghana, le football malien a vécu une disgrâce. Jamais nos représentants au plus prestigieux des trophées africains ne se sont inclinés en si bas chemin. Que s'estil réellement passé ? Pourquoi les Aigles ont-ils si mal joué ?
Quelle est la responsabilité du département des sports ?Notre reporter revient sur les dessous d'une scabreuse affaire de primes de matches impayés. Jadis en analysant le sport malien, on relevait un paradoxe : celui d'avoir de bons résultats en mettant peu de moyens. Mais aujourd'hui cela est devenu une histoire. Car depuis des années, l'Etat injecte des milliards dans le sport
en général, et plus particulièrement dans le football malien. Malgré ce sacrifice
des autorités , les résultats escomptés se font attendre. Pourtant sur le papier,
nous disposons de l'une des meilleures équipes d'Afrique. Parce que nos
joueurs évoluent dans des grands clubs européens. Dommage qu'on ait de la
peine à se faire une place sur le plan international.
Et ce qui vient de se passer au Ghana est l'une des occasions pour les
responsables de tirer tous les enseignements nécessaires, en prenant des
sanctions (s'il le faut) pour tenter de donner un second souffle à notre sport
roi. Un domaine qui a trop souffert par le laxisme, le manque de responsabilité
de ses dirigeants, et le manque de patriotisme de certains joueurs qui
viennent de donner la preuve à travers un faux débat, c'est à dire des
revendications d'ordre financier.
Face à cette situation, il faut craindre pour l'avenir de notre football avec cette
génération . Car dans l'histoire de la CAN , les Aigles ne sont jamais tombés
dès le premier tour, si ce n'est celle de Ghana 2008. C'est pourquoi la plupart
des Maliens ont du mal à comprendre , sinon à digérer l'élimination des Aigles
du Mali. Tant ils avaient confiance à cette équipe qui a bénéficié de tous les
honneurs avant son départ.
Deuxième du groupe avec quatre points derrière les Ivoiriens, les nôtres ont
déçu de façon inacceptable, car en aucun moment on a senti un engagement
ou la rage de vaincre chez les Aigles. Ce manque de volonté, ce naufrage de
la troupe de Jodar ne pouvaient être que la suite logique d'une affaire de
primes qui a pollué l'atmosphère avant la rencontre qui les a opposés à la
Côte d' Ivoire.
Sur la question, selon certaines sources, les joueurs maliens ont observé une
grève de la faim pour réclamer leurs primes. C'est normal que les aigles
exigent le paiement de leurs primes de matches. Mais la question est de
savoir pourquoi le département des sports a trop attendu pour payer les
joueurs ? Ceux ci avaient -ils besoin de se rebeller pour réclamer leurs
primes ? Selon un conseiller du département des sports, que nous avons joint
au téléphone, il était convenu avec les joueurs de payer les primes des trois
matches ensemble (donc à la fin du 1er tour).
Mais à la surprise générale de tout le monde, les jeunes ont exigé le paiement
des primes dues. C'est ainsi que le ministre a demandé de virer l'argent (à
partir de Bamako) par voie diplomatique. Avec le week-end, la transaction a
pris un peu de retard. Mais finalement, tout est rentré dans l'ordre : les primes
ont été payées, y compris celles de la qualification, avant qu'elle ne soit
acquise. A la question de savoir si les joueurs ont restitué cet argent, notre
interlocuteur dit qu'ils doivent régler ça avec la Femafoot qui est la courroie de
transmission entre le département et les joueurs.
Certes, le ministre Hamane Niang a agi pour galvaniser les joueurs. Mais
comment justifier au niveau de sa régie les primes payées aux joueurs pour
un objectif qui n'a pas été atteint ? Ce n'est pas la première fois que de telles
doléances tombent sur le bureau du département ou de la Femafoot. En
2004, les Aigles avaient réclamé plus d'un milliard de F CFA comme primes ,
à la veille de la CAN.
On savait bien que le problème de l'équipe malienne est lié à l'indiscipline,
une carence qui a poussé Henry Kaspersack à ne pas renouveler son contrat

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