Le président du Rassemblement des Républicains (RDR), Docteur Alassane Dramane OUATTARA, au cours du congrès de son parti en février prochain à l'hôtel Ivoire, risque d'être pris entre la volonté des militants de voir changer la direction du parti et les membres de celle-ci qui voudront garder jalousement leurs fauteuils.
A l'ombre de l'enthousiasme observé chez les militants du Rassemblement des Républicains (RDR), à quelques jours du congrès, le président du parti, Docteur Alassane Dramane Oouattara, sait que son groupe et lui négocient un virage dangereux à travers ces retrouvailles républicaines.
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Présenté comme la mise en ordre de bataille des militants de la case verte en vue de la victoire aux joutes électorales prochaines, le congrès donne là, une occasion à ADO pour faire montre de son coaching en choisissant les meilleurs chevaux pour atteindre cet objectif, et surtout contenter les militants de base qui piaffent d'impatience de le voir remanier son équipe vieille de 14 ans.
Il faut rappeler que dès son retour d'exil en 2005, le premier dossier que le président du RDR avait reçu sur sa table était la revendication des militants de base de voir une réorganisation de l'équipe républicaine pour insuffler une dynamique à la machine, avec l'injection de sang nouveau.
Pour répondre à l'attente des militants de masse, ADO avait convoqué un bureau politique, les 4 et 5 mars 2006, au Golf hôtel.
Calqué sur le schéma de l'Union pour la majorité présidentielle (UMP) en France, le RDR a revu la configuration de son organigramme.
Des organes transitoires sont créés, mais toujours avec les mêmes hommes.
Le comité directeur revient à ADO lui-même, le nouveau poste d'inspectorat a été confié à l'ancien ministre de l'Economie sous la transition, le président du conseil général de Korhogo, Fatôgôma N'golo Coulibaly ; le poste de secrétariat délégué créé pour contenir la montée de la contestation de l'actuelle secrétaire générale, Henriette Dagri Diabaté, est l'affaire du bouillant ministre de l'Agriculture, Amadou Gon Coulibaly.
Plusieurs autres postes de secrétaires adjoints ont vu le jour et sont occupés par les mêmes cadres de la direction du parti.
A l'arrivée, les militants ont fait l'amer constat que leur dossier n'a pas été traité par le Mentor qui, pris dans les tenailles par cette vieille équipe qui ne bouge toujours pas, a pris du vieux pour faire du neuf.
Face à ce désaveu voilé, même si ces organes doivent attendre le congrès pour leur confirmation, les militants ruminent leur colère et attendent, la mort dans l'âme, l'heure de la vengeance.
Une heure, pour reprendre le dessus qui, semble-t-il, a sonné avec la tenue du congrès dans moins d'une semaine.
En effet, les militants de base remettent au goût du jour leur exigence de voir la direction de leur parti réajustée.
Ils souhaitent ne plus voir autour d'ADO certains membres de la direction à qui ils reprochent de les avoir abandonnés et de ne répondre à aucune de leurs préoccupations.
Le président du RDR n'avait-il pas demandé, l'an passé, au cours d'une de ses interventions, aux responsables du parti de s'occuper des militants ? Conscient du délaissement total de ceux-ci par les membres du RDR.
Le congrès est donc, de ce fait, une aubaine idéale pour régler cette affaire.
Maintenant que le président est en phase avec ses militants de base, va-t-il accéder à leur exigence de le voir se débarrasser de l'ancienne garde ? Quand on sait que l'équipe actuelle est attachée à ses privilèges, pourra-t-elle laisser l'époux de Dominique agir sans réactions ? Au RDR, il se raconte que le président est tiraillé entre une direction conservatrice et des militants de base progressistes .
Une situation qui, loin de faire des retrouvailles républicaines , une fête familiale, présente le congrès comme un virage dangereux qu'il faudra négocier avec tact pour consolider l'espoir de faire de 2008, l'année de la victoire du RDR.
Romarick N. FOUA