mardi 22 janvier 2008 par Fraternité Matin

La traditionnelle cérémonie pour 2008 a démarré, hier, au grand salon du Palais présidentiel. Occasion d'échanges francs.

Le nonce apostolique, doyen du corps diplomatique en Côte d'Ivoire, a saisi l'occasion de la présentation de v?ux au Chef de l'Etat, hier, au palais présidentiel, pour souligner la bonne marche du processus de paix et de réconciliation. En notre qualité de représentants de plusieurs pays de notre planète, s'est réjoui Mario Roberto Cassari, nous sommes témoins des nombreux progrès que la Côte d'Ivoire est en train de réaliser sur le voie de la paix et de la réconciliation nationale. L'Accord politique de Ouagadougou, la Flamme de la paix à Bouaké, la récente visite du Chef de l'Etat dans le nord, les accords complémentaires de Ouagadougou, sont autant de pas importants que le nonce apostolique a relevé et qui entrent dans ce registre des progrès. Aussi a-t-il félicité non seulement le Président de la République, Laurent Gbagbo, mais aussi le gouvernement, toutes les forces politiques, institutionnelles, militaires, les communautés de toutes les religions et le peuple tout entier qui ont favorisé ces avancées. Puis le doyen du corps diplomatique a encouragé toutes les forces vives du pays à poursuivre leurs efforts jusqu'à l'atteinte de l'objectif final : le retour définitif de la paix et la réconciliation nationale qui passent par des élections transparentes, ouvertes, crédibles, que tout le monde attend cette année.

Du reste, a averti Mario Roberto Cassari, ce serait dommage de s'arrêter en chemin ou, pire encore, d'ensevelir ces chances uniques de nouveau, de reconstruction, d'unification du territoire national, de réconciliation, de pardon mutuel ; parce que nous devons tous nous atteler à redresser la situation, avec détermination et humilité. En outre, au nom des ambassadeurs, l'orateur a appelé les Ivoiriens à se faire confiance les uns aux autres et invité les hautes autorités du pays à donner l'exemple de cette confiance par des actes concrets. Mais, a estimé le nonce apostolique, La confiance exige que toutes les structures de l'Etat soient mises au service des citoyens ? et non de quelques groupes privilégiés ? et que se développe un dialogue stable entre toutes les composantes politiques et sociales. L'autre vertu à laquelle le doyen du corps diplomatique et ses pairs encouragent les Ivoiriens à adherer, c'est la cohérence. Pour lui, L'une et l'autre ? la confiance et la cohérence ? sont des devoirs exigeants, qui demandent un sens élevé de moralité, d'honnêteté, de sensibilité humaine, de sagesse, de patience, de respect des autres, de ferme volonté d'exposer sans les imposer, ses points de vue et ses idées. Par ailleurs, Mario Roberto Cassari a indiqué que la conviction des diplomates est que la sortie durable de la crise passe aussi par le renforcement des libertés individuelles et collectives et le respect de la dignité humaine de chaque citoyen. Nous sommes également convaincus, a ajouté le nonce apostolique, que le développement intégral de ce beau pays ne pourra se poursuivre sans un enracinement profond dans les valeurs morales, culturelles et spirituelles fondées sur la dignité de la personne humaine et sur la reconnaissance effective de tous ses droits.

Pascal Soro

Gal de Division Philippe Mangou, chef d'état-major des FANCI

Vous pouvez compter sur les FDS pour affronter 2008?

Abidjan le 21 janvier 2008

Excellence Monsieur

le Président de la République,

Au moment où les personnels:

- des Forces armées nationales,

- de la Gendarmerie nationale,

- de la Police nationale,

- des Douanes ivoiriennes,

- des Eaux et Forêts,

- des Forces impartiales

Onuci - Licorne

sont rassemblés ici pour vous présenter leurs v?ux de nouvel an, qu'il me soit permis avant tout propos, d'abord de rendre gloire et honneur à l'Eternel le Dieu Tout-puissant, qui a gardé chaque Ivoirien, protégé la Côte d'Ivoire et permis le retour progressif de la paix dans notre pays.

Je voudrais également marquer le souvenir de nos frères et amis tombés au champ d'honneur depuis le 19 septembre 2002 pour la défense de la République. Que le peuple ivoirien ait une pensée pieuse pour ces vaillants guerriers et exprime constamment sa compassion et son soutien à leurs familles.

Enfin, tous les chefs des grands commandements des Forces de Défense et de Sécurité de Côte d'Ivoire se joignent à moi pour demander l'indulgence des populations qui ont pu être victimes d'un quelconque écart de comportement de la part de nos hommes dans l'exercice de leur fonction, au cours de l'année écoulée.

Excellence Monsieur

le Président de la République,

Les Forces de Défense et de Sécurité, à l'instar des autres Corps constitués, sont particulièrement heureuses de partager avec vous et avec la Nation entière quelques réflexions relatives à la situation sécuritaire du pays au cours de cette traditionnelle cérémonie de présentation de voeux.

Ainsi après un bref retour dans un passé récent de quelques mois seulement, ces réflexions s'appuieront surtout sur les acquis de 2007 avant de nous projeter dans la nouvelle année, celle de tous les espoirs.

Excellence Monsieur le Président de la République,

La fin de l'année 2006 a été particulièrement éprouvante pour les Ivoiriens, parce qu'une fois encore, le processus de paix s'est retrouvé dans une impasse totale en dépit de toutes les médiations et même de l'apport des Forces de Défense et de Sécurité.

Face à cette situation qui nous menait dangereusement vers le chaos, vous avez grâce à votre sens très élevé de la patrie et à votre génie politique, conçu une nouvelle approche de résolution de la crise ivoirienne après avoir consulté votre peuple.

C'est ainsi que le 19 décembre 2006 vous avez soumis aux Ivoiriens et à la Communauté internationale vos cinq (05) propositions de sortie de crise suivantes:

- l'instauration d'un dialogue direct avec la rébellion en vue du désarmement et de la réunification du pays;

- la suppression de la Zone de confiance;

- la création d'un Service civique national,

- une amnistie générale;

- la mise en place d'un programme d'aide au retour des déplacés de guerre.

Vous veniez de susciter un réel espoir dans le c?ur des Ivoiriens en attente de paix depuis près de cinq (05) ans, et d'illuminer par la même occasion l'année 2007.

Ces propositions bien accueillies par l'opposition armée et civile, l'ensemble des Ivoiriens ainsi que la Communauté internationale ont débouché sur l'Accord politique de Ouagadougou signé le 04 mars 2007 au Burkina Faso.

Les résultats de cet accord sont désormais tangibles, incontestables et réels.

Ce sont entre autres:

- la suppression effective de la Zone de confiance,

- la création du Centre de Commandement Intégré (CCI),

- la circulation effective des biens et des personnes concrétisée par:

. l'organisation de la Flamme de la Paix à Bouaké,

. la visite du Premier ministre dans le département de Gagnoa,

. la visite d'Etat du Président de la République dans la Région des Savanes,

- l'organisation des audiences foraines,

- le désengagement des troupes de la ligne de front,

- etc.

Le compromis politique obtenu grâce à votre ingéniosité et à l'esprit d'ouverture de Monsieur le Premier ministre marque enfin le temps pour les Ivoiriens de s'approprier eux-mêmes et complètement le processus de paix comme vous l'avez toujours souhaité. C'est donc tout naturellement qu'il a permis le retour progressif et rapide de la confiance entre les Ivoiriens de tous bords, gage d'une paix voulue et donc durable.

En réalité, le franc succès de l'Accord Politique de Ouagadougou réside avant tout dans le fait qu'il s'est inscrit dans le strict respect de la Constitution ivoirienne.

Pour les Forces de Défense et de Sécurité dont la mission essentielle est la défense de la République et de ses Institutions, ainsi que la protection des biens et des personnes, un tel accord ne peut que recevoir leur caution et leur soutien sans faille. C'est d'ailleurs ce qui explique notre engouement et notre détermination à le mettre en ?uvre.

Par ma voix donc, les Forces de Défense et de Sécurité voudraient rendre un vibrant hommage et exprimer leur profonde admiration au concepteur du "Dialogue direct" que vous êtes et dont le courage et la clairvoyance politique ne sont plus à démontrer.

Elles vous réitèrent leur fidélité, leur loyauté ainsi que leur entière disponibilité et s'engagent solennellement à protéger vaille que vaille cet accord au prix de leur vie, car les Ivoiriens ont trop souffert et veulent aujourd'hui la paix.

Excellence Monsieur

le Président de la République,

Permettez qu'à ce stade de mon propos, j'invite tous les Ivoiriens, en particulier la classe politique dans toutes ses composantes et tous ceux qui ont choisi de vivre sur cette terre d'hospitalité, à s'inscrire résolument dans la mise en ?uvre de l'Accord Politique de Ouagadoudou en toute honnêteté, dans le strict respect de la Constitution et des Lois dont nous nous sommes librement doté. C'est dans ce cadre et seulement dans ce cadre que les changements même les plus insoupçonnés peuvent être acceptables, mais surtout acceptés par tous sans hypocrisie en vue de la reconstruction de notre pays pour lui permettre de reprendre sa place dans le concert des nations.

Aussi, les Forces de Défense et de Sécurité dans leur ensemble, mettent-elles sévèrement en garde quiconque voudra d'une manière ou d'une autre saboter le processus de paix.

L'année 2008 a été décrétée par l'ensemble de la classe politique nationale et internationale comme celle des élections. C'est également le souhait des Forces de Défense et de Sécurité. Mais avant d'aborder les défis à relever et les challenges des douze (12) prochains mois, souffrez Excellence Monsieur le Président de la République, que je vous présente une fois de plus:

- le Général de division, Commandant supérieur de la Gendarmerie nationale,

- le Contrôleur général, Directeur général de la Police nationale,

- le Colonel, Directeur général des Eaux et Forêts,

- le Contre-Amiral, Commandant la Marine nationale,

- le Général de Brigade, Commandant les Forces aériennes,

- le Général de Brigade, Commandant les Forces terrestres

ainsi que leurs différents personnels.

Ces hommes et ces femmes ont, depuis le 19 septembre 2002, consenti d'énormes sacrifices pour maintenir la Côte d'Ivoire debout aussi bien sur le plan sécuritaire qu'économique.

Avec votre permission, je voudrais ici et maintenant devant vous et devant la Nation, leur adresser mes sincères et vives félicitations pour leur esprit de loyauté et d'abnégation.

- Chefs des Grands commandements des Forces de défense et de sécurité,

- Officiers généraux

- Officiers

- Sous-officiers et Officiers mariniers

- Gendarmes, Policiers, Douaniers, Agents des Eaux et Forêts,

- Militaires du Rang,

Face à une crise qui tardait à prendre fin et suscitait donc de nombreuses interrogations,

vous avez maintes fois été approché par les vendeurs d'illusions et éternels abonnés au coup d'Etat au travers de mirobolantes promesses. Mais vous avez su résister et rester dignes. Je loue donc votre lucidité et votre courage. En votre nom à tous et au mien propre, je voudrais exprimer à Son Excellence Monsieur le Président de la République, à Monsieur le Premier ministre ainsi qu'à tous les membres du Gouvernement, notre infinie gratitude pour leur constante et précieuse sollicitude ainsi que leur remarquable soutien durant toute cette période.

Je suis persuadé que le moment venu le Chef suprême des Armées qu'il est et avec lui la Nation entière sauront se souvenir de vous. Pour l'heure, Excellence, Monsieur le Président de la République, nous avons les regards fixés sur deux objectifs majeurs et une mission essentielle à savoir : le désarmement, la restructuration des Forces de Défense et de Sécurité et la sécurisation des élections.

Autant nous avons achevé très rapidement les opérations de pré-regroupement depuis le 29 mai 2006, autant nous serons complètement regroupés des le 24 janvier 2008 pour débuter le désarmement proprement dit et le retour définitif dans les casernes.

Mieux, nous sommes prêts et déterminés à aider nos frères des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) en vue d'accélérer le processus car plus rien ne peut justifier désormais son retard ou sa mise en cause.

Quant à la restructuration des Forces de Défense et de Sécurité, elle a déjà fait l'objet de plusieurs réflexions et études qui ont débouché sous votre impulsion à la rédaction d'une Loi de programmation militaire revue et actualisée en 2004. Fort donc de cet acquis nous sommes prêts pour apporter nos propositions en vue de contribuer aussi modestement soit-il à la refondation de nos Forces. Il appartient cependant au pouvoir exécutif issu des prochaines élections de définir en toute liberté les orientations à donner à son outil de défense et de sécurité conformément à son programme de Gouvernement.

Enfin concernant les joutes électorales, les Forces de Défense et de Sécurité voudraient réaffirmer à vous, à tous les Ivoiriens ainsi qu'à la Communauté internationale leur capacité à en assurer la sécurisation complète et efficace. Elles disposent, en effet, de l'expérience et des moyens humains nécessaires pour en faire face.

Excellence Monsieur le Président de la République,

Vous pouvez donc compter sur vos Forces pour affronter l'année 2008 avec sérénité. Elles sont prêtes à offrir aux populations ivoiriennes une paix totale et définitive au travers d'un désarmement réussi, d'une réunification effective du pays et d'une sécurisation de toutes les élections pour garantir un scrutin libre, juste et transparent.

Excellence Monsieur le Président de la République,

Je ne saurais mettre un terme à mon adresse sans solliciter votre permission pour exprimer à la faveur de cette cérémonie la profonde gratitude des Forces de Défense et de Sécurité à l'endroit de la Communauté internationale et des Forces impartiales, qui n'ont ménagé aucun effort pour apporter leur précieux appui depuis le début de la crise. Qu'il plaise à Dieu que 2008, soit enfin l'année de couronnement de ces sacrifices.

Encore une fois Merci Excellence Monsieur le Président de la République; Merci pour votre constante disponibilité à l'égard des Forces de Défense et de Sécurité et de leurs familles;

Merci pour votre souci permanent de l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

Bonne et heureuse année 2008 à vous Excellence Monsieur le Président de la République.

Bonne et heureuse année à votre famille et à tous ceux qui vous sont chers, en particulier le peuple de Côte d'Ivoire.

Que Dieu vous bénisse,

Que Dieu bénisse votre famille,

Que Dieu bénisse et protège la Côte d'Ivoire et tous ceux qui lui apportent leur concours dans sa quête de paix.

Je vous remercie.

Option : Consolidation

La cérémonie de présentation des v?ux au Chef de l'Etat, la première du genre depuis la signature de l'Accord politique de Ouagadougou a été, hier au Palais présidentiel, un autre signe de la décrispation qui se manifeste au sommet de l'Etat, du fait de cet Accord. Guillaume Kigbafori Soro a été le premier à serrer la main au Président Laurent Gbagbo. Puis a suivi la quasi-totalité des membres du gouvernement. M. Soro est certes le Premier ministre désigné par le président Laurent Gbagbo. Mais il n'en demeure pas moins vria qu'il est le chef des Forces nouvelles (Fn). C'est en cela que sa présence effective à cette cérémonie constitue un signe de la décrispation au sommet de l'Etat. Une décrispation que le Président de la République et le chef du gouvernement ont déjà manifestée notamment par la Flamme de la paix et le voyage d'Etat de M. Gbagbo dans le nord du pays. La visite de Guillaume Soro, invité par son ami Charles Blé Goudé, à Gagnoa (une occasion qu'il a saisie pour se rendre à Gnaliépa, chez la mère du Président de la République), participe de cette détente qui continue de faire beaucoup de bien à la Côte d'Ivoire. Plusieurs fois en déplacement hors du pays, le Chef de l'Etat a délégué la présidence du Conseil des ministres à son Premier ministre.

Hier, au Palais présidentiel, contrairement à toutes les cérémonies de présentation de v?ux au Chef de l'Etat d'avant l'Accord de Ouaga, où seulement quelques ministres représentaient les Fn, ce sont tous les ministres de M. Soro qui étaient présents.

Au meeting de clôture d'une visite d'Etat qu'il effectuait dans les départements d'Adzopé et d'Akoupé il y a à peine une semaine, le Président de la République a officiellement invité son Premier ministre qui s'y est rendu. L'ouest montagneux anciennement, occupé par les Forces nouvelles, se prépare activement à recevoir le Président Laurent Gbagbo. Le comité d'organisation de cette autre visite sera présidé par Guillaume Soro.

Les signes forts de confiance et de décrispation au sommet de l'Etat ne manquent pas depuis la signature des textes de la capitale du Burkina Faso. Il reste que les Ivoiriens, tous les Ivoiriens, doivent se l'approprier et se la partager. Sans aucun complexe. Que chacun apporte donc sa pierre à la construction de cette confiance.

Focus : Le Pdci et l'Udpci absents

La cérémonie de présentation de v?ux au Chef de l'Etat hier, au palais présidentiel au Plateau, a enregistré deux absences de taille parmi les partis politiques : le Pdci-Rda et l'Udpci, tous deux signataires de l'accord de Marcoussis et présents au gouvernement. En effet, les partis, présidés par Henri Konan Bédié (Pdci) et le ministre Albert Mabri Toikeusse (Udpci), n'ont envoyé aucun représentant présenter leurs v?ux au Président Laurent Gbagbo. Je viens d'arriver de Bongouanou. Je ne sais donc pas les raisons pour lesquelles le Pdci-Rda n'était pas au Palais présidentiel aujourd'hui, nous a répondu le Pr Niamkey Koffi, porte-parole du Pdci. Alors que nous l'interrogions, par téléphone dans la soirée, sur les raisons de cette absence. Adressez-vous au Secrétaire général, Alphonse Djédjé Mady, certainement qu'il pourra vous expliquer, a-t-il ajouté. Hélas, le téléphone portable de M. Mady a sonné sans être décroché.

Quant à l'Udpci, le téléphone portable de son secrétaire général, Alassane Salif N'Diaye, a également sonné sans suite. Alors que celui du porte-parole de ce parti, Eugène N'Da, n'a pas sonné du tout. La raison de l'absence de ces deux partis à la cérémonie solennelle et officielle de présentation de v?ux au Président de la République reste donc entière. Le Rdr d'Alassane Dramane Ouattara et le Mfa d'Innocent Anaky Kobena, également présents au gouvernement et membres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) (dont le Pdci et l'Udpci sont aussi membres), étaient présents à cette cérémonie.

Pascal Soro

Mgr Jean Pierre Kutwan, Archévêque d'Abidjan

Chaque habitant doit contribuer à la paix?

Pour Mgr Jean Pierre Kutwan, archevêque d'Abidjan qui est intervenu au nom des religieux, l'année 2008 s'annonce comme une année d'espérance pour la Côte d'Ivoire, après ces récentes années troubles de l'histoire des habitants de ce pays. Il estime cependant que sur le tableau de la nation encore quelque peu sombre , les religieux déchiffrent bien des inquiétudes à travers ce qui se vit sur le terrain. Particulièrement dans l'arène politique, le mensonge semble être le véhicule du succès. L'autorité de l'Etat s'installe bien timidement dans les zones occupées, le niveau de l'insécurité dans tout le pays est préoccupant, la corruption généralisée, le racket et la folle course à l'enrichissement facile et illicite ont encore dangereusement cours pendant que la majorité de la population connaît une misère grandissante.

Faisant allusion à la situation sociopolitique, le prélat a indiqué que l'accord politique de Ouagadougou et les accords complémentaires, ont consacré la ferme volonté de dialogue entre Ivoiriens. L'archevêque d'Abidjan a cependant rapporté une préoccupation de ses pairs religieux à l'écoute de l'actualité nationale et internationale: Il nous semble impérieux, voire judicieux d'anticiper notre saison électorale, primordiale à la paix par des journées de dialogue, de concertation dans la vérité et la fraternité constructive afin de faire l'économie des tristes nouvelles consécutives aux élections en Afrique. Il a aussi souhaité que les Ivoiriens puissent aller à la paix par des actes et des propos qui construisent l'unité et consolident la convivialité. Avec Dieu, puisse la Côte d'Ivoire prendre son envol pour sortir de la haine fratricide, du tribalisme et ses corollaires.

Cheick A. Fofana, Pdt COSIM

Notre pays est engagé dans la voie de la normalisation?

Notre pays est résolument engagé dans la voie de la normalisation et de la paix. C'est la conviction que le Cheick Aboubacar Fofana, président du Conseil supérieur des Imams a fait partager hier au Chef de l'Etat Laurent Gbagbo, lors de la cérémonie de présentation des v?ux au Palais présidentiel. Le leader de la communauté musulmane s'appuie sur l'accord politique de Ouagadougou qui est, selon lui, le ciment de cette paix et au c?ur des prières quotidiennes de tous les Ivoiriens. Nous implorons Allah, le Clément, le Miséricordieux par essence et par excellence, afin que cette année soit le couronnement de tous les engagements pris pour le rétablissement de la concorde nationale en Côte d'Ivoire, a déclaré le Cheick.

Il est convaincu que la paix constitue la principale richesse de toutes les nations. Aucun sacrifice pour son établissement et sa consolidation ne saurait être de trop, tant qu'il s'agit d'abréger les souffrances de la population, a-t-il souligné, avant d'ajouter: La paix est le fruit d'une construction. Et c'est la construire que de commencer de façon diligente par s'entendre, par se pardonner mutuellement, par oublier les offenses et les frustrations. Que chacun reçoive la main tendue par le voisin, par le contradicteur d'hier, par l'adversaire politique, pour qu'ensemble, nous traduisions en actes les belles professions de foi de notre hymne national!

Aboubacar Fofana a par ailleurs signifié au Président de la République, qu'après l'acte de sauvetage du Hadj en 2007, par son gouvernement et lui, cette cérémonie marque un tournant important dans les relations entre les institutions étatiques et les musulmans de la Côte d'Ivoire.

Marie-Adele Djidje

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