lundi 7 janvier 2008 par Le Matin d'Abidjan

Le Président du Burkina Faso, facilitateur dans l'accord politique de Ouagadougou (APO), a transmis un message au chef de l'Etat et au premier ministre hier. Le bilan de l'APO et l'affaire Ibrahim Coulibaly dit IB sont les points forts de ce message.

Les Forces nouvelles (FN) sont formelles. Pour elles, le Sergent-chef Ibrahim Coulibaly dit IB, en exil, est bel et bien le fauteur de troubles dans leurs zones. Les hommes du secrétaire général, Soro Guillaume, n'ont de cesse d'ailleurs de donner les preuves de l'implication de celui qu'ils accusent dans le coup d'Etat manqué en cette fin d'année. En effet, une communication abondante de leur part met à nu ces temps-ci la stratégie utilisée par le sergent-chef en vue de renverser le secrétaire général des FN. Mais IB et Soro ayant été des complices aux premières heures de la rébellion, avant de devenir ennemis, d'aucuns ont pensé qu'on pouvait les réconcilier. Par un dialogue direct bis qui viserait d'abord à rapprocher les deux hommes et à impliquer l'exilé dans le processus de paix. Le projet rendu public par un confrère en fin de semaine dernière a pour seul objectif de protéger au mieux l'accord politique de Ouagadougou (APO). Mais l'idée, même si elle n'a pas été officiellement portée au facilitateur dans ledit accord, coince. Car le Ministre des affaires étrangères, M. Djibril Bassolé, représentant Blaise Compaoré, dans le dialogue ivoiro-ivoirien, vient d'apporter une suite on ne peut plus claire à ce dialogue-direct IB-Soro. Ce serait une bonne chose qu'il y ait un dialogue direct. Mais est-ce qu'on est à ce stade aujourd'hui ? , a apprécié Djibril Bassolé interrogé à ce sujet, au sortir de l'audience hier avec le chef de l'Etat en la résidence de ce dernier. L'envoyé de Blaise Compaoré a ensuite rejeté d'autres négociations, estimant que les premières entre ex-belligérants sont porteuses d'espoirs Je pense qu'il y a eu un dialogue direct national qui a mis en présence les différents protagonistes. Qui aujourd'hui, Dieu merci, sont le président de la République de Côte d'Ivoire et le premier ministre qu'il a choisi , a poursuivi le patron de la diplomatie burkinabé. Toutefois, les ivoiriens épris de paix gagneraient, selon lui, à ?uvrer pour la réussite des accords signés et en application. C'est en cela que Djibril Bassolé a lancé un appel, qui interpelle IB, à consolider les acquis dans l'application de l'accord de Ouagadougou. Les choses sont en train d'évoluer favorablement. Et je pense que tous ceux qui sont désireux de paix et de stabilité en Côte d'Ivoire, doivent s'inscrire dans cette dynamique. Et je crois que notre frère IB a l'intention de prendre part au processus de paix, il lui est très loisible donc de s'inscrire dans cette dynamique . Faisant cette invite, qui sonne comme un désaveu à toute subversion, le facilitateur en second a sévèrement fustigé le dernier coup de force militaire à Bouaké. Ce qu'il faut éviter, c'est les éruptions militaires par l'entremise de coups et autres attentats. Là évidemment, il ne s'inscrit plus dans la logique de paix. Ceci dit, les garants de l'APO tiennent à protéger ledit accord par des dispositions sécuritaires imminentes, c'est pourquoi il y a un certain nombre de mesures au plan sécuritaire, j'imagine, qui vont être prises pour protéger l'ensemble du processus . C'est à cet effet qu'une délégation ministérielle s'est rendue au Bénin, où elle a été rassurée par le président Yayi Boni que IB ne va plus nuire au processus à partir du Bénin. D'autres consultations sont en cours pour la même préoccupation.

Bidi Ignace

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