mardi 27 novembre 2007 par Le Patriote

Ils ont reçu cinq sur cinq le message de Compaoré. Le Premier ministre Guillaume Soro et le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, s'envolent ce matin pour la capitale burkinabé à l'invitation du facilitateur, le président du Faso, Blaise Compaoré. Cette invitation des deux têtes de l'exécutif ivoirien au pays des Hommes intègres fait suite à l'échec retentissant de la 4e réunion du Comité d'Evaluation et d'Accompagnement (CEA) la semaine dernière après le départ précipité du ministre Désiré Tagro, chef de file de la délégation présidentielle, de la table de négociation et son refus de parapher le projet d'accord complémentaire à celui de Ouaga. Lequel accord assorti d'un nouveau chronogramme d'exécution devait contribuer à relancer le processus global de sortie de crise. Les discussions entre la délégation des Forces Nouvelles conduite par le ministre Sidiki Konaté et la délégation présidentielle pilotée par Désiré Tagro avaient achoppé sur l'épineuse question de l'identification des personnes et du séjour des étrangers en Côte d'ivoire ainsi que sur les prérogatives dévolues à la société SAGEM, l'opérateur technique désigné pour mettre en ?uvre ce important programme. Le ministre de l'Intérieur ayant affiché sa volonté de contrôler, de bout en bout, le processus d'identification avait alors buté sur le refus catégorique des Forces Nouvelles qui, se referant à la lettre et à l'esprit de l'accord de Ouaga, affirment que l'accord du 4 mars 2007 confie la conduite de l'ensemble du processus de sortie au Premier ministre. Quitte à celui-ci, d'en confier tel ou tel aspect au ministre de tutelle concerné. Comme c'est le cas, en ce moment, avec le ministre de la justice et Garde des sceaux qui supervise, sous l'?il vigilant du chef du gouvernement l'opération des audiences foraines. La position des Forces Nouvelles sur ces questions centrales est claire : ce n'est pas à un ministre de faire la dictée au Premier ministre qui, en sa qualité de principal acteur de la belligérance, a une claire vision de la sortie de crise. C'est donc au Premier ministre de conduire l'action gouvernementale dans ces moindres aspects. Conséquence logique de cette différence de perception entre les FN et le camp présidentiel ? La 4e réunion du CEA s'est achevée dans la confusion totale. Il n'en fallait pas plus pour que le facilitateur qui, on le sait, est un homme de rigueur et de responsabilité, monte sur ses grands chevaux. Il a donc convoqué d'urgence les deux acteurs de l'exécutif ivoirien sur ses terres pour tenter, avec eux, de colmater les brèches et sauver le processus qui semble être en péril suite au coup de théâtre de Tagro. Les deux principaux acteurs de la mise en ?uvre de l'accord de Ouaga vont ce matin répondre à l'appel du facilitateur pour tenter de concilier les positions divergentes sur la question de l'identification et le contrat avec SAGEM. Déjà la veille au soir, les membres des deux délégations en pourparlers avaient rejoint la capitale burkinabé après un break de trois jours. Avant eux, le chef de l'Etat avait, en personne, dépêché le ministre de l'économie et des Finances Charles Diby Koffi et celui de l'Intégration Africaine, Amadou Koné auprès de son homologue burkinabé pour le rassurer sur la question du financement global du processus au cas où les bailleurs de fonds rechigneraient à délier les cordes de la bourse. Face à la volonté affichée des Forces Nouvelles de ne point transiger sur la question de l'identification , reste à espérer que Soro et Gbagbo, une fois de plus, réussissent à dénouer, sans trop de dégât, cette autre incompréhension qui survient entre eux sur le chemin de la Paix. Le retour au bercail des deux dirigeants ivoiriens est prévu, en principe, ce soir. Tous deux effectuent dès demain une visite d'Etat au Nord du pays.
KHRISTIAN Kara

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