samedi 24 novembre 2007 par Le Nouveau Réveil

Il parait que le Président BEDIE n'aurait pas le droit de relever les entraves à l'application du fameux accord de Ouagadougou, ni les retards impressionnants dans la mise en ?uvre de cet accord parce qu'il serait "concepteur de l'ivoirité" revue et corrigée par ceux-là qui cherchent par tous les moyens à justifier l'injustifiable et à défendre l'indéfendable. On nous a ainsi fait croire de prime abord que le sulfureux coup d'Etat imbécile du 24 décembre 1999 a été provoqué par l'ivoirité qui aurait catégorisé les Ivoiriens, favorisant l'exclusion et la xénophobie. Il se trouve que la vérité triomphant toujours du mensonge, le chef de la junte militaire allait très vite remettre les pendules à l'heure et révéler les raisons profondes du coup d'Etat en déclarant tout de go "qu'il n'est pas normal que dans un pays de plus de soixante ethnies, une seule d'entre elles occupe indéfiniment le pouvoir"
Le mythe de l'ivoirité, cause du coup d'Etat, venait ainsi de s'écrouler. Puis le 19 septembre 2002, des gens prenaient les armes pour renverser le pouvoir calamiteux en place. Cette tentative de coup d'Etat se transformait en rébellion entraînant la partition du pays. Là aussi on a claironné qu'il s'agissait de preux chevaliers venus réparer toutes les injustices de la terre et particulièrement combattre l'ivoirité. Depuis lors, on a trouvé la formule magique qui consiste à ressortir le concept de l'ivoirité chaque fois qu'on se sent en difficulté et surtout qu'on est en perte de vitesse là où on croyait régner en maître absolu.
En supposant en effet que l'ivoirité ait été la cause de tous nos maux, qu'on nous dise alors ce qui a été entrepris depuis le coup d'Etat du 24 décembre 1999 pour la combattre et l'extirper de l'esprit des Ivoiriens. Qu'on nous dise également ce qui a été fait depuis le 19 septembre 2002 pour bannir ce "concept criminel ( ?)"
En réalité, en dehors d'incantations vaseuses et hypocrites, on n'a jamais combattu une quelconque ivoirité qui n'a jamais existé que dans l'esprit de certains politiciens et de leurs suiveurs crétinisés qui ont volontairement dénaturé un concept noble pour servir leur noir dessein. Il était donc difficile de combattre quelque chose qui n'existe pas !
Nous nous souvenons tous des vrais faux dossiers montés par l'opposition d'alors pour discréditer, affaiblir et abattre un régime qu'on se savait incapable de battre à travers des élections crédibles et honnêtes. Aujourd'hui encore certains dont on a vu les limites criardes, dès qu'ils se sentent mal à l'aise, continuent de croire qu'il suffit de se rabattre sur l'ivoirité pour rallier des suffrages. Il se trouve que ce disque est totalement rayé et même troué en bien d'endroits car les Ivoiriens qui se sont laissé berner par des forts en gueule, des marchands d'illusions et des propagandistes staliniens ne veulent plus s'en laisser conter et voient clair dans le jeu trouble de ces personnes-là qui refusent qu'un peuple revendique son identité. Or la revendication de son identité par un peuple n'est nullement un crime, bien au contraire !
On a d'ailleurs vu dans nombre d'actes posés par les ennemis supposés de l'ivoirité, ce qu'ils veulent que soient la Côte-d'Ivoire et les Ivoiriens. Il est étonnant que nombre de pays africains aient procédé à des expulsions massives d'autres Africains sans que cela soulève l'ire de ces biens pensants. Récemment, la Libye, championne attitrée de l'Union Africaine et de l'intégration africaine, a expulsé cent (100) Maliens qui ont été pour certains passés à tabac par les Forces de Sécurité Libyennes sans qu'on n'entende nulle part la moindre protestation. Nous nous souvenons, il y a quelques années, ce sont des milliers d'Africains du Sud du Sahara qui ont été chassés de ce pays. La réaction des pays dont ces malheureux étaient originaires : même pas une protestation de pure forme pour se donner bonne conscience. Tout est passé comme une lettre à la poste. On est plutôt parti se prosterner devant le leader libyen pour quémander des pétrodollars !
Quand il s'agit de la Côte-d'Ivoire, la moindre peccadille est jugée cas pendable. C'est ce qu'ont compris les Ivoiriens qui n'acceptent plus de se laisser tromper par ces gens-là qui affirment haut et fort qu'ils avaient le choix entre plusieurs nationalités.
Le faux alibi de l'ivoirité est totalement éculé et il est temps de l'abandonner pour réfléchir aux vrais problèmes de la Côte-d'Ivoire. Car ce n'est sûrement pas lorsqu'on donne systématiquement raison aux éleveurs dont les bêtes ont détruit les cultures du pauvre paysan baoulé qu'on combat cette ivoirité tronquée. Ce n'est pas non plus quand on a fait revenir sur le lac de KOSSOU les Bozos par centaines alors que les autochtones avaient pris le relais qu'on est contre l'ivoirité.
Au contraire, on suscite rancune et rancoeur et à la moindre occasion, cela explose !
Nous voyons tous le train de vie de nos dirigeants (?) au Sud comme au Nord pour croire un seul instant que des idéalistes, ardents et généreux, sont venus de façon désintéressée "sauver" les Ivoiriens d'un mal pernicieux qui répandrait la terreur !
Un journaliste zélé d'une certaine presse n'a pas hésité à franchir le Rubicon en osant écrire que l'ivoirité, c'est l'apartheid à l'ivoirienne !
Que d'excès inutiles pour quelque chose de faux !
Les Sud-Africains noirs auraient tellement aimé connaître cette forme d'apartheid qui leur aurait permis de vivre partout dans leur pays et d'y exercer tous les métiers. Jamais alors Nelson Mandela n'aurait fait la prison et jamais l'histoire de l'Afrique du Sud n'aurait été écrite en lettres de sang. Tout le monde sait par contre que les Ivoiriens sont sans doute le peuple le plus accueillant d'Afrique si bien que tous ceux qui arrivent dans leur pays peuvent s'installer où ils veulent et travailler sans difficulté aucune. Faut-il rappeler ce pays où tous les chauffeurs de taxi, massivement soutenus par la population, se sont mis en grève parce qu'un Ivoirien a eu l'outrecuidance de vouloir y exercer ce métier ?
Ainsi, tous les pays africains peuvent revendiquer leur identité et leur spécificité sauf la Côte-d'Ivoire dont un auditeur béninois de RFI disait avant le coup d'Etat, complot international du 24 décembre 1999, qu'elle appartenait à toute l'Afrique.
Ainsi le Bénin est aux Béninois, le Nigeria aux Nigérians, le Mali aux Maliens, etc, mais la Côte-d'Ivoire appartient à toute l'Afrique.
Notre pays est ainsi un no man's land, un bien sans maître que tout arrivant peut posséder !
Non et non ! La Côte-d'Ivoire appartient aux Ivoiriens qui ont le droit et le devoir de revendiquer leur identité et leur spécificité. C'est pourquoi "notre souveraineté et notre nationalité ne sont pas sujet à compromis" comme le soulignait le Président BEDIE un certain 22 décembre 1999 !
Et ce n'est pas le tapage hypocrite fait autour d'une certaine ivoirité qui arrêtera cela. Il n'est certes pas envisageable que l'Ivoirien se livre à la xénophobie et à l'exclusion. Mais il est tout à fait intolérable qu'on dénie aux Ivoiriens d'être eux-mêmes et d'être les maîtres de leur destin et de leur terre. Lorsque le Président BEDIE intervient sur un problème ivoirien, il exerce un droit inaliénable et l'ivoirité, revue et corrigée par ses détracteurs, ne saurait de quelque manière que ce soit lui ôter ce droit. Il est donc totalement ridicule de se réfugier derrière cette forme imaginaire de l'ivoirité pour chercher à priver un citoyen ivoirien de ses droits les plus élémentaires !
Par DOUBE BINTY

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