Les audiences foraines ont été lancées le 25 septembre 2007 par le gouvernement de la République de Côte d'Ivoire conduit par le premier ministre Guillaume Soro. Plus d'une vingtaine d'équipes ont été lancées à travers le pays. Pour un délai de trois mois. Les Ivoiriens qui attendaient cette opération capitale dans le processus de sortie de crise s'interrogent .Les audiences foraines pourront-elles permettre à tous les requérants d'avoir des papiers ? Le constat sur le terrain situe les uns et les autres sur la capacité de cette opération à satisfaire les sans-papiers ivoiriens. Au tribunal forain de Yamoussoukro
A la faveur d'une mission de supervision organisée à l'intention des journalistes par la primature du 21 au 23 novembre, nous avons passé quelques heures avec le tribunal forain de Yamoussoukro dirigé par Mme Henriette Zunon, Présidente du tribunal. En pleine audience à Duékro, village situé à environ 15 kilomètres de la capitale politique, le président du tribunal a bien voulu relever quelques difficultés liées au délai. En effet, selon Mme Henriette Zunon, le délai de trois mois pour le département de Yamoussoukro a été reparti entre les trois sous-préfectures. A savoir Yamoussoukro, Attiégouakro et Kossou. Ainsi Attiégouakro a bénéficié d'un mois et demi, Kossou a bénéficié de deux semaines et Yamoussoukro, un mois. Pour chaque sous-préfecture, il faut diviser ces jours entre les villages selon leur densité. Certains villages bénéficient de deux, trois, voire quatre jours. Il se trouve que dans certains villages, il n'y a pas assez de requérants, toute chose qui permet à l'équipe de satisfaire tout le monde. Ailleurs par contre, il y a de nombreux requérants. "A Gourominankro, 100 requérants n'ont pu être reçus, faute de temps" explique Mme Henriette Zunon. "A Akpéssèkro, les audiences foraines n'ont pu se tenir à cause de la pluie. Une séance de rattrapage est prévue", relève le sous-préfet Youssouf Traoré, qui soutient que
"Les opérations se déroulent dans une ambiance sympathique. Seulement, souvent, les gens se bousculent. Tout le monde veut passer. Mais ce n'est pas évident que tout le monde passe dans le délai. Nous avons un calendrier à respecter" explique le sous-préfet. Qui plaide toutefois pour une rallonge. "Il serait souhaitable qu'il y ait une prolongation d'au moins 15 jours pour qu'on puisse prendre tout le monde". En terme de bilan, l'on retiendra pour l'instant que 672 jugements supplétifs ont été enregistrés dans la sous-préfecture de Yamoussoukro et précisément dans les villages de Subiakro, Gourominankro et Duékro. Dans la commune, et sur la période du 10 octobre au 20 octobre, sur 1116 requérants, 1081 ont été agréés. Pour Mme Traoré Salimata, représentant du RDR, "le mode opératoire n'a pas été bien expliqué". Au tribunal forain de Yamoussoukro, la sécurité est assurée par des éléments du CCI, sous la conduite de l'adjudant de gendarmerie, Gue Bohi. Mais le vendredi 23, jusqu'à 11 heures, ses éléments n'étaient pas aux côtés de l'équipe qui était déjà présente.
Jules Claver AKA
Envoyé spécial à Yamoussoukro