jeudi 22 novembre 2007 par Le Patriote

Les producteurs ivoiriens sont très remontés contre l'Etat de Côte d'Ivoire. Ils ont tenu à le faire savoir avant- hier mardi 21 novembre à Sifca, Treichville en présence du Conseil d'administration de l'Anaproci (Association nationale des producteurs de café et de cacao de Côte d'Ivoire). Au cours de cette rencontre, les producteurs venus d'Abengourou, Arrah et Aboisso et d'autres régions productrices de café et de cacao, après avoir réaffirmé leur soutien à M. Henri Amouzou, président du Conseil d'Administration de l'Anaproci, ont évoqué les difficultés liées à la campagne en cours. Celles-ci s'articulent autour du blocage des comptes qui entraîne le manque de financement de la campagne, l'absence de subvention et de sacs, le non respect des prix, etc. Aussi, les producteurs ont-ils révélé que tant que les problèmes liés au bon déroulement de la présente campagne ne sont pas réglés, ils ne vendront pas leur cacao. Nous ne ferons pas descendre notre produit sur Abidjan. On ne peut pas nous obliger à vendre notre cacao. L'Etat comprendra qu'il doit nous prendre au sérieux , a dit sous le couvert de l'anonymat, un producteur. Quant au Président Amouzou, il a d'emblée indiqué aux producteurs qu'il a eu une rencontre le lundi dernier avec le ministre de l'Agriculture, à qui il a expliqué les préoccupations des producteurs. Celles-ci se résument à l'opposition du Fmir (Fonds d'investissement en milieu rural), au déblocage des comptes, au financement de la campagne, à la subvention non remboursable. A l'en croire, M. Amadou Gon Coulibaly a eu une oreille attentive à ces difficultés. Lors de ce compte-rendu aux producteurs, M. Amouzou a par ailleurs relevé qu'il a porté plainte à la Brigade de recherches et à la police économique pour non remboursement des prêts par certains producteurs. Ces créances étant consécutives à la somme de 18 milliards de Fcfa affectée à certaines coopératives, qui depuis des années, n'ont pas daigné faire de remboursement. Qui plus est, plusieurs des entités ayant bénéficié de ces prêts sont des coopératives fictives. Je laisserai les choses suivre leur cours normal. Ceux qui ne rembourseront pas en découdront avec la police économique et la brigade de recherches. Ils diront aussi comment ils ont obtenu les agréments les érigeant en coopératives , a asséné M. Amouzou. A l'endroit des membres du conseil d'administration du FRC et de la BCC qu'il a dégommés, il a souligné qu'??ils ne reviendront plus''. Répondant à certaines préoccupations des producteurs, le PCA de l'Anaproci a expliqué que si l'Etat veut utiliser leur argent, qu'il se contente du DUS (Droit unique de sortie) dont il en tire grandement profit car les producteurs ne gagnent pratiquement rien. Illustrant ces propos, il a expliqué qu'un producteur après la vente d'un certain tonnage peut se retrouver avec 28 millions de Fcfa. L'Etat lui prendra 18,9 millions de Fcfa à l'Etat et 1,7 million de Fcfa sera prélevé au titre de l'épargne. M. Amouzou, a donc cédé aux exigences des producteurs de ne plus vendre leur cacao à Abidjan tant que les problèmes susmentionnés ne sont pas solutionnés d'ici la fin du mois.
Jean-Eric Adingra

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