jeudi 22 novembre 2007 par Le Nouveau Réveil

Pluralisme audio-visuel, paix et développement". Tel était le thème que devrait traiter Laurent Dona Fologo, le président du Conseil économique et social, repêché, a-t-on appris, après l'indisponibilité de Mamadou Koulibaly, par les organisateurs. L'inénarrable président de l'association-parti politique Rassemblement pour la paix (RPP) a tellement bien saisi le thème de la conférence qu'il a parlé de tout sauf (en dehors de quelques minutes de sérénité) du pluralisme audio visuel. Confondant allègrement audio visuel et presse écrite, l'ex patron de Fraternité Matin a fait le procès "d'une certaine presse" qui ne le caresserait pas dans le sens du poil. L'homme a été le fait que son ancien parti politique le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (dont il n'a pas encore officiellement démissionné) ait fait "quarante ans de stabilité et de paix. Mais aussi sans pluralisme". Cependant, le grand démocrate qu'il est, défenseur acharné du pluralisme, a déclaré sans tiquer qu'il n'a "jamais caché (son) soutien à la Tunisie qui est un exemple dans ce domaine". Entendez, dans le domaine du matraquage de la liberté de presse, mieux de la pensée unique. Cette allégeance à la dictature de la pensée unique a d'ailleurs jeté un froid dans une salle où avaient pris place des journalistes qui ne prévoyaient pas entendre pire que cela. Et le pire a été prononcé par le journaliste Fologo quand il a dit avec une sérénité qui ferait pâlir de jalousie le très social démocrate allemand G?bbel que si cela ne tenait qu'à lui seul, "plusieurs titres devraient disparaître", précisant qu'il dit cela "sans (se) gêner". On imagine de quels titres, celui qui proclame sans toujours se gêner, qu'il suit Laurent Gbagbo "les yeux fermés", parle. Laurent Dona Fologo a cru bon faire le procès de RFI. La radio qui a donné la parole à celui qu'il suit aujourd'hui "les yeux fermés" les 24, 25 et 26 octobre 2000 au moment où des militaires loyaux au général Guéi contrôlaient la RTI et au moment aussi où, lui, en tant que président intérimaire du PDCI, avait dans les deux poches de sa veste, les deux déclarations d'allégeance au président qui aurait gagné la bataille de la rue. "Et le drame, c'est que les uns se battent pour un minimum d'indépendance, pour éviter une recolonisation qui ne dit pas son nom, vous allez trouver chez nous des gens qui les soutiennent", a-t-il déclaré. Phrase prophétique, s'il en est, qui colle tant à celui même qui l'a prononcée. Au moment justement où des journalistes en Côte d'Ivoire se battent pour un minimum d'indépendance de la presse et des médias en Côte d'Ivoire pour éviter l'instauration d'une pensée unique qui ne dit pas son nom, il se trouve des esprits obscurantistes parmi les plus hautes autorités de l'Etat qui soutiennent les forces de la dictature. Pitoyable.
Prince Béganssou

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