mardi 20 novembre 2007 par Le Nouveau Réveil

Le binôme café-cacao est en train de mourir nonobstant la place de choix qu'elle occupe dans l'économie ivoirienne.
La libéralisation de la mamelle de l'économie de la Côte d'Ivoire a produit plus de mal que prévu au sein des paysans de ce pays. Au terme de l'assemblée générale constitutive de la représentation nationale des producteurs des filières café et cacao au 23e étage de l'ex-immeuble de la Caisse de stabilisation et de soutien aux prix des produits agricoles (CSSPPA), au Plateau le 18 décembre 2000, cette structure a été reconnue par arrêté n°001 du 02 janvier 2001 du ministre Alphonse Douati alors en charge de l'Agriculture et des Ressources animales. Selon nos informations, essaient présents à cette importante rencontre, des délégués représentant l'ensemble des producteurs de café cacao. La représentation nationale fut transformée en Association nationale des producteurs de café cacao de Côte d'Ivoire (Anaproci). Selon l'arrêté susmentionné, cette organisation présentée comme la structure mère a été "reconnue comme la représentante légale et légitime des producteurs de café cacao de Côte d'Ivoire". Par ailleurs elle a été habilitée à designer les représentants des producteurs dans les organes ou structures où leur présence est prévue. Et c'est à ce titre qu'elle a procédé récemment à de nouvelles nominations au sein de certaines structures. Bref. En sus de l'existence de l'Anaproci, d'autres organes sont nés ; ce sont en l'occurrence la Bourse de café cacao (Bcc), le Fonds de régulation café cacao (Frc), le Fonds de développement et de promotion des activités des producteurs café cacao (Fdpcc), l'Autorité de régulation du café et du cacao (Arcc), structure étatiqueMais celles-ci ont-elles joué, comme attendu leur rôle ? Evidemment c'est bien à ce niveau qu'il y a problème. Parce que ces structures se sont laissé aller à des envies " extra conventionnelles ". La Bcc fixe certes les prix du café et du cacao mais avec quel soutien ? Le Frc chargé de soutenir ces prix ne le fait pas. Il a préféré aller faire des affaires ailleurs. C'est le cas de l'achat de l'usine aux Usa. Une opération dans laquelle près de 100 milliards Fcfa ont miraculeusement disparu.
La guerre des clans
Les structures n'ont pas joué leur rôle. Et cela a naturellement eu un impact fort négatif sur le fonctionnement de la filière. Cependant, on ne peut ignorer la guerre qui a toujours prévalu entre les dirigeants pour le contrôle de cette économie. Par personnes, syndicats et autres organisations interposés, Henri Amouzou, Fdpcc, et Tapé Do, Bcc, se sont toujours " tiré dans les pattes " On a encore fraîchement en mémoire l'incident qui s'est déroulé à l'Anaproci où après avoir accepté l'intérim du président Amouzou, Tapé Do a été évincé par son "plus grand adversaire de la filière". Et pourtant, on nous a toujours fait croire qu'entre ces deux hommes, il n'y a jamais eu la moindre " animosité ". Aujourd'hui, cette opposition s'est révélée au grand jour et on se demande ce qui pourrait advenir les jours prochains. D'autant plus qu'après le dégommage de Tapé et de Angeline Kili, Pca Frc, l'ambiance dans le milieu des producteurs n'est pas agréable. Bien au contraire. Et pendant ce temps, ce sont les paysans de base, d'ailleurs majoritaires, qui paient le plus lourd tribut. Mais l'Etat reste muet et semble ne guère s'en soucier. La démission de l'Etat et la misère prononcée des paysans. Certes le Chef de l'Etat, Laurent Gbagbo a demandé au Procureur de la République, Raymond Tchimou, d'ouvrir une enquête sur cette filière. Toutefois, doit-il se taire sur les différents développements qui y ont lieu ? Que dit le Premier ministre, Guillaume Soro ? Et le ministre de tutelle ? Ce dernier n'ose pas prononcer le moindre mot précis sur tout ce qui se passe dans ce compartiment primordial de son grand département. Pourquoi ce silence ? A-t-il des choses à se reprocher ? Ou est-il insensible aux nombreuses souffrances de ses concitoyens producteurs ? Apparemment non. Puisqu'il y a quelques jours, à Sofitel Plateau, lors de la présentation du budget des activités 2007-2008 dans le cadre du Fonds d'investissement en milieu rural (Fimr), il a longuement plaidé pour les producteurs de coton du Nord. Alors pourquoi cette absence incroyable de sensibilité face aux maux des plus grands producteurs de Côte d'Ivoire ? En tout état de cause, les autorités du pays ne peuvent demeurer sans réaction salvatrice face à la souffrance des paysans.
C. Kwagne

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