lundi 12 novembre 2007 par Notre Voie

Assurément, le Premier ministre, Guillaume Soro, est face à sa première grande crise d'autorité depuis qu'il siège à la primature. Il y a une semaine, face aux attaques en règle des journaux proches du PDCI contre lui, son porte-parole Méité Sindou avait réclamé la position officielle du vieux parti. Nos oreilles sont tendues vers Koumassi, avait-il lancé. C'est désormais chose faite. Le président du PDCI a dit tout le mal qu'il pense de l'accord de Ouagadougou. Mieux, il lui prédit une mort certaine et en appelle, dans la foulée, à la communauté internationale pour qu'elle enfante d'un nouveau cadre à même de faire avancer les choses à son goût. Au passage, le chef du PDCI ne s'est pas privé de faire quelques amabilités aux amis de Guillaume Soro.
Les yeux et les oreilles des Ivoiriens sont donc, depuis samedi, tournés vers la maison blanche du Plateau. Le chef du gouvernement tirera-t-il les conséquences de cette sortie pour le moins musclée de M. Bédié, pour sortir les partisans de ce dernier de son gouvernement? Telle est la grande équation à laquelle il devra, dans les prochains jours, trouver une solution. Et il n'est pas exagéré de dire que l'ancien leader étudiant joue sa carrière politique. En effet, la dernière sortie du chef du PDCI représente pour le Premier ministre, un risque majeur. En effet, soit par une prompte réaction, il reprend la main en mettant le PDCI officiellement dans l'opposition pour lui permettre de critiquer aisément et se prépare à gérer une contestation ouverte de son action de la part du vieux parti et de ses alliés, soit il refuse de croiser directement le fer avec les partisans de Bédié et court le risque de s'affaiblir davantage face à une opinion qui supporte de plus en plus difficilement la cacophonie dans le fonctionnement du gouvernement. Une chose est sûre, il ne pourra pas dire que Bédié n'a pas été clair sur ses intentions. Soro est donc plus que jamais au pied du mur de la politique ivoirienne. Et les Ivoiriens fatigués de cinq ans de crise aigüe, le regardent les yeux grandement ouverts. Lui qui ne fait pas mystère de sa volonté de reformer le politique ivoirien sera jugé sur pièce. Et les observateurs avisés ne manqueront pas de lui rappeler qu'à la formation du gouvernement post-Ouagadougou, une bonne partie de l'opinion avait souhaité la mise à l'écart du RHDP désigné comme ayant contribué, par ses manigances, à faire durer la crise. Mais contrairement à ce qui avait été annoncé, Soro avait choisi l'option du changement dans la continuité. Malgré les interpellations de la presse sur le peu d'engouement manifesté par les partis du RHDP à l'endroit de l'accord de Ouaga, Soro avait fait le dos rond. Maintenant que Bédié a abattu toutes ses cartes, garder la même option pourrait s'avérer suicidaire pour l'enfant de la cité du Tchologo.






Guillaume T. Gbato

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