samedi 10 novembre 2007 par Le Rebond

La population installée dans le fief de la rébellion à Bouaké a fini par se rendre compte que pendant plus de 5 ans, les forces nouvelles les ont toujours mené en bateau. Trahie par les rebelles qui se font appeler ex-rebelles, la population est descendue dans la rue le jeudi dernier pour exprimer son mécontentement.
Trois manifestants blessés par balle, c'est le bilan de la journée chaude qui a prévalue à Bouaké dans le fief de la rébellion le jeudi dernier. La population a exprimé son ras-le-bol face à ce qu'elle a qualifié de trahison de la part des forces nouvelles. Pour avoir le soutien de la population, les rebelles leur ont fait beaucoup de promesses. Il s'agit entre autres de mettre fin à l'exclusion dont est victime la partie nord de la Côte d'Ivoire et sont allés jusqu'à interdire le paiement de factures d'eau, d'électricité et de téléphone. Or, au-delà de ce fait, il y avait des intentions inavouées comme le fait de casser le sucre sur le dos de cette population toujours plongée dans la misère. Mais comme la vérité finie toujours par rattraper le(s) menteur(s), la population de Bouaké s'est rendue compte que les rebelles n'étaient pas de ceux qui respectent leurs promesses. Après les avoir rassuré qu'ils ne paieront pas de factures tant q'ils seront dans leurs zones, voici que les forces nouvelles sans même en avertir la population, escortent les agents de la compagnie ivoirienne d'électricité (Cie) pour la distribution de facture et de la pose de compteurs à cartes prépayés dans cette zone. Exprimant leur mécontentement, les Bouakéens ont essuyé les tirs à balles réelles des éléments des forces nouvelles. Pris en flagrant délit de mensonge, les rebelles ont eu recours à leur seul moyen d'expression, c'est-à-dire la violence sur la population civile. Pendant cinq (5) ans que dure la crise ivoirienne, tous ceux qui ont exprimé leur hostilité à la rébellion conduite par Guillaume Soro, ont été victimes de la colère de cette bande armée qui n'accepte ni les critiques ni la contradiction. Les populations en zones centre, nord et ouest comprennent maintenant qu'elles ont été trompées par des assoiffés de pouvoir et d'argent qui par leurs actions ne visaient qu'à partager la part du gâteau avec les refondateurs. Raison pour laquelle, ils rentrent dans une colère noire lorsque des agents critiquent l'accord de Ouagadougou qui est un deal entre eux et leurs ennemis d'hier (les refondateurs) qui leur permet de jouir comme ils l'entendent, des biens de l'Etat. Les chefs de guerre et ministres issus des forces novelles sont devenus immensément riches pendant que la population dans leurs zones, croupie sous le poids de la misère, de la terreur et des rackets. Qu'est-ce qu'ils n'ont pas dit en prenant les armes contre le pouvoir Fpi mais aujourd'hui après leur avoir cédé une partie du pouvoir, les forces nouvelles ont vite fait de se mettre à la solde de Laurent Gbagbo.

Lance Touré

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