jeudi 8 novembre 2007 par Fraternité Matin

Les 169 agents journaliers en service au Palais des hôtes et à la résidence des Boigny à Yamoussoukro sont en grève. Ces derniers ont envahi l'esplanade de cette résidence. Empêchant l'accès des locaux aux 140 autres agents de l'Etat et fonctionnaires. Question de les rallier à leur cause. Bien que ces 140 agents soient régulièrement embauchés, ceux-ci ont fini par les rejoindre dans leur mouvement, par solidarité.
Ces journaliers exigent leur embauche. Car ils estiment anormal que depuis 10 ans à 20 ans, qu'ils travaillent en ces lieux, leur situation nese soit guère améliorée. Ni au plan social, ni au plan salarial. Ils ne perçoivent que 60.000 francs comme salaire mensuel. La situation a empiré quand les plus anciens se sont rendu compte que certains qui sont arrivés il y a moins d'un an, sont mieux rémunérés qu'eux. A ces salaires à double vitesse, s'ajoute, comme l'a expliqué Kah Jean Luc, le porte-parole des agents journaliers, l'embauche récente de 13 d'entre eux, sans critère fixe. Alors même que selon lui, le Président de la République, après avoir récemment découvert l'injustice dont ils sont l'objet depuis des lustres, ainsi que leurs conditions de vie et de travail difficiles, aurait donné des instructions fermes pour que la liste de tous les journaliers lui soit acheminée d'urgence, pour une régularisation générale de leur situation. Liste que Mme la gouvernante n'aurait pas déposée jusqu'ici selon eux. Une somme d'injustices qu'ils attribuent donc à Mme Boby Alphonsine, la gouvernante du palais, dont ils réclament par ailleurs le départ. En vue de la remplacer par Mme Zady. Comment comprenez-vous que je sois un chef de service et que les agents que je commande soient mieux payés que moi?, s'est interrogé l'un des travailleurs, surchauffé, que des militaires venus de la garde républicaine, tentaient de calmer. Pour maintenir l'ordre, les manifestants ont été priés de quitter l'entrée de la résidence pour se regrouper de l'autre côté de la voie. Mme Boby Alphonsine, la gouvernante du palais s'est dit surprise par ce mouvement de grève déclenché sans le moindre préavis. Elle leur a expliqué qu'elle n'a nullement été associée à cette décision d'embauche venue du sommet de la hiérarchie. Avant de préciser qu'à son arrivée en 2004, les agents journaliers étaient au nombre de 29. Compte tenu du volume de travail, elle a demandé à sa hiérarchie de procéder à des recrutements qui ont porté ce nombre à 182.
En ce qui concerne les salaires à double vitesse, Mme Boby Alphonsine a révélé que parmi ces journaliers recrutés à partir du CEPE certains ont une qualification professionnelle de maçon, marbrier, électricien ou jardinier. C'est en fonction de cette qualification qu'une classification est faite et qui leur permet d'être mieux rémunéré que les autres. En tout état de cause, je reste ouverte au dialogue. Je vais donc les recevoir en présence du commandant militaire du palais afin de trouver un terrain d'entente, a dit la gouvernante. Il faut noter que, dès le déclenchement de cette grève, le chef Nanan Yablé Kouadja 2 a dépêché son secrétaire Kouassi Maurice pour en savoir davantage. Et surtout calmer les esprits. Le commandant Tapé Ko en a fait de même afin qu'ils reprennent le travail, tandis que les discussions se poursuivent.


N'Dri Célestin
Correspondant régional

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