La mission de bons offices conduite par le ministre Yaya Ouattara pour ramener la paix entre le Président du Conseil général de Bouna, Palé Dimaté et le com. zone de ladite localité, Morou Ouattara, le moins qu'on puisse dire, a échoué. Pas par la volonté du médiateur .Qui a par ailleurs déployé tous les moyens matériels et moraux pour amener à bien la mission à lui confiée par les cadres, les populations et le Roi de Bouna. "Nous sommes désolés par cette attente .Nous présentons nos excuses au Roi et à ses notables. Je souhaite que Dieu protège cette rencontre. Je voudrais que nous acceptions de nous parler. Il était prévu hier que je rencontre mes jeunes frères Dimaté et Morou chez moi à Bondoukou. L'objet de ma visite, c'est la paix.C'est au nom de cette paix que nous sommes là", a tenu à préciser le Ministre Yaya à l'assemblée. "Ce n'est pas une paix de la paix après le bûcher de la paix à Bouaké.Nous ne sommes pas en train de faire une paix dans la paix.C'est la même paix du gouvernement qui nous amène ici. Tous, nous devrions adhérer à cette paix", a-t-il recommandé aux uns et aux autres. Malheureusement, le doyen des ministres du Zanzan avait oublié qu'il ne faut jamais compter avec les rebelles conduits par un certain Issiaka Ouattara dit Wattao devenu, par la force des armes, dieu sur terre. Ce dernier, sans doute en mission pour ses patrons, ordonne à Morou de ne pas se rendre à Bondoukou. Localité, initialement choisie par les frères ennemis, pour faire la paix. Mais d'accepter que la réunion ait lieu à Bouna. Cela, sans en informer le médiateur. Il a fallu que l'ex ministre du Président Houphouët, appelle pour savoir la raison de leur absence au rendez-vous du samedi 3 novembre à Bondoukou pour qu'il soit enfin informé par Morou et Wattao qu'ils ont décidé que la rencontre ait lieu à Bouna. Mais le collaborateur du Président Bédié, qui ne voulait pas tomber dans le piège de ses jeunes frères en armes n'a pas manqué de le leur signifier le dimanche 4 en présence du Roi, des autorités traditionnelles et administratives : " Mais il se trouve que malgré tout cela, nos frères du Zanzan ont l'impression que nous sommes en dehors de cette paix là ". Pour le ministre Yaya, il est là parce que le Roi, les cadres et les notables le lui ont demandé. "Qu'on veuille m'en excuser. Je ne suis pas en train de chercher un nom, ni un poste politique, encore moins des retombées politiques. Je suis en mission. C'est un devoir pour moi", a souligné l'ex-ministre des Affaires sociales d'Houphouët. Qui a ajouté "à nos deux jeunes frères, le président du conseil général de Bouna, Palé Dimaté et le commandant de zone, Morou, je leur demande de penser à la souffrance de nos parents.Votre personne ne compte pas ,mais le développement de la région. J'ai eu à leur parler tous les deux qui m'ont encouragé. Sinon je ne serais pas là aujourd'hui". Et de poursuivre "C'est comme ça que nous avons convenu d'une réunion à Bondoukou. Nous nous étions mis d'accord pour hier (samedi 3 novembre) à Bondoukou jusqu'à ce que le soir, on m'informe que nos deux frères ont souhaité que cette rencontre se passe aujourd'hui à Bouna chez le Roi". Le ministre Yaya, qui s'est senti trahi, n'a pas manqué de dire ses vérités à ses jeunes frères : "Je vous demande de voir Bouna, les populations Nous ne sommes pas au tribunal. J'aurais voulu que Fofié soit aussi présent à cette réunion. Vous êtes nombreux, nos enfants, dans cette rébellion, mais je ne sais pas ce que vous avez apporté à votre région". Le médiateur a par ailleurs conclu son intervention en ces termes : "J'ai invité mes deux frères pour les responsabiliserJe compte sur les vieux, le Roi, les chefs de communauté et les notables pour les convaincre à s'entendre". C'est suite à cela que Wattao a pris la parole pour renvoyer le Ministre Yaya à Soro Guillaume car estimant que s'il y a un différend entre Morou et Dimaté c'est au chef du Mpci qu'il faut s'adresser.
Joël Abalo
Envoyé spécial à Bouna