vendredi 2 novembre 2007 par Notre Voie

L'idée de la suppression de la carte de séjour, émise dimanche dernier par le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo fait l'objet de polémique. Le quotidien d'Alassane Dramane Ouattara, Le Patriote?, a essayé, dans sa parution de mercredi, de voler au secours du président du Rassemblement des républicains (RDR), en attribuant des actes de xénophobie à Laurent Gbagbo et à feu Emile Boga Doudou. Et pourtant, à regarder de près, la politique de xénophobie, la politique de discrimination, la politique de misère a eu pour premier concepteur en Côte d'Ivoire, Alassane Dramane Ouattara. M. Ouattara est en effet l'homme par qui la politique de distinction de l'étranger a été instituée entre les populations vivant en Côte d'Ivoire. Alassane Dramane Ouattara a créé la carte de séjour instituée par une loi relative à l'entrée et au séjour des étrangers en Côte d'Ivoire. Le rendement de cette opération a été estimé par Ouattara à 10 milliards FCFA chaque année dont 2 milliards étaient annoncés pour 1990. La carte de séjour avait deux niveaux d'application. Les résidents originaires des pays de la CEDEAO devraient payer chacun 15.000 FCFA par an. Les autres étrangers non-membres de la CEDEAO payaient 50.000FCFA à l'exception des diplomates. À travers cette imposition de la carte de séjour, selon Ouattara, les personnes venues de pays étrangers allaient vivre en paix, en toute tranquillité en participant et en contribuant à la relance économique de la Côte d'Ivoire. Ouattara a tout dit. Il faut imposer la carte de séjour aux étrangers en échange de la paix et la tranquillité. N'est-ce pas là une profonde pensée qui sous-entend des représailles ? Cela n'est pas tombé dans des oreilles de sourd. Parce qu'à l'application de cette mesure d'austérité inouïe, Alassane Ouattara a regardé, les bras croisés, la bouche fermée, les policiers envahir les mosquées pour traquer dans leur dernier retranchement les musulmans. Violant les lieux sacrés, troublant la quiétude des fidèles sous prétexte de contrôler les étrangers non-détenteurs de la carte de séjour. Les vannes sont ainsi ouvertes aux tracasseries qui perdurent aujourd'hui. Les pratiques ayant la peau dure. À la rencontre du président Gbagbo, dimanche dernier au complexe sportif de Yopougon, Kima Emile, parlant au nom de la communauté burkinabé, a relevé que la carte de séjour n'est pas de Laurent Gbagbo. Mais d'Alassane Dramane Ouattara. Celui-ci et son parti, le RDR, feignent d'oublier le malaise qu'ils ont créé entre les Ivoiriens et les étrangers. Ceux qui jouent les avocats des Burkinabé et des étrangers pour les séduire afin d'avoir leurs voix, sont en réalité les vrais bourreaux des étrangers.
En accusant l'ancien ministre, feu Me Emile Boga Doudou, d'avoir durci la loi, le confrère, Le Patriote?, fait preuve de malhonnêteté. Parce que, un adage africain dit que l'arbre qui détruit la plantation a son nom. La vérité, le président Gbagbo aurait dû supprimer la carte de séjour dès son accession au pouvoir. Il ne l'a pas fait, c'est vrai. Mais feu Boga Doudou a allégé les conditions. Là où Alassane Ouattara exigeait à chacun 15.000FCFA par an, Me Boga a opté pour 35.000FCFA tous les 5 ans. Soit en définitive 7000FCFA par an. C'est-à-dire la moitié de ce que Ouattara exigeait. Ce n'est pas rien. Comparé à Ouattara, le président Laurent Gbagbo est l'homme qui a réparé les injustices de Ouattara. A son temps, Ouattara a institué deux salaires dans le traitement des enseignants. Pour le même travail, un enseignant entré à la Fonction publique après 1991, percevait la moitié du salaire de son collègue entré avant lui. Les Ivoiriens ont connu ce système Ouattara, baptisé le raccrochage. Ce traitement qui frise le racisme au niveau des enseignants a été réparé par le président Laurent Gbagbo. La vente de 3000 véhicules administratifs, des bateaux de la marine marchande, la fermeture des ambassades, sont autant de mesures prises par l'économistes devant l'Eternel.
Pendant qu'il soumettait les Ivoiriens à un régime de vie insupportable, Ouattara s'achetait une résidence à 300 millions de FCFA. Il faisait entrer 19 tonnes de ses effets sans débourser un franc à la douane. Or, avec Laurent Gbagbo et le budget sécurisé du ministre Bohoun Bouabré, des Ivoiriens, les policiers, les enseignants ont vu leurs salaires s'améliorer. Les régies financières ont été redynamisées et sont devenues performantes au point de faire face aux nombreux problèmes sociaux et financiers engendrés par la crise. La Douane de Gnamien Konan, le Trésor de Diby Koffi et les impôts de Feh Kessé n'ont rien à envier au plan Ouattara. La différence est nette.







Benjamin Koré

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023