Le Congrès national de la résistance pour la démocratie s'est prononcé, hier, sur l'actualité, dans une déclaration.
Dans une déclaration qu'il a produite hier et dont copie nous est parvenue, le Congrès national de résistance pour la démocratie (CNRD) accuse le Rassemblement des houphopuétistes pour la démocratie et de la paix (RHDP) de traîner des casseroles qui font de gros vacarmes et de vouloir donner des leçons de bonne gouvernance au Président de la République, Laurent Gbagbo. De fait, la coalition des partis politiques, associations et autres organisations de la société civile constituant le camp présidentiel s'est appuyée sur les critiques que les Houphouétistes ont formulées à la suite de l'intervention radiotélévisée du Chef de l'Etat, le 17 octobre dernier, pour leur rappeler leur gestion des affaires d'Etat. Les Ivoiriens et les Institutions internationales se souviennent encore, lit-on dans le document, des vrais gros scandales financiers qui ont fait date dans notre histoire en jetant le discrédit et la honte sur la nation entière. Et le CNRD de rappeler que déjà en 1977, alors qu'il était ministre de l'Economie et des Finances, l'actuel président du Pdci-Rda (l'un des têtes de pont du RHDP), Henri Konan Bédié, avait été limogé du gouvernement pour malversation et surfacturation de plus de 40 milliards de nos francs émanant de la construction des complexes sucriers. Le Congrès de la mouvance présidentielle accuse, en outre, l'ancien Chef d'Etat d'avoir négocié, en 1997, la construction d'une usine de cacao en Chine évaluée à plusieurs dizaines de milliards de francs. Et dont aucune tablette de chocolat n'est sortie. Le texte rappelle également qu'à la fin des années 80, le porte-parole des Houphouétistes et secrétaire général du Pdci-Rda, Alphonse Djédjé Mady, alors ministre de la Santé, a été démis de ses fonctions pour n'avoir pu justifier la disparition des caisses de son ministère, de plusieurs milliards de nos francs destinés à la construction de l'hôpital des fonctionnaires. De même, le bureau exécutif du CNRD indique qu'en 1997, 18 milliards de francs de l'Union européenne, destinés à la construction de structures de santé, ont aussi disparu du ministère de la Santé alors tenu par l'un des cadres du RHDP, Maurice Kacou Guikahué. Les scandales financiers et les actes de mauvaise gestion occasionnés par les dirigeants du RHDP sont légion. Les rapports des institutions internationales et des bailleurs de fonds en témoignent, atteste le CNRD. Lorsqu'on traîne, à ses pieds, autant de casseroles qui font de gros vacarmes, conclut la déclaration, la sagesse et la décence recommandent silence et discrétion ou, à tout le moins, s'exprimer avec humilité et dignité. On se rappelle qu'au cours d'une conférence de presse qu'il a avait animée le 19 octobre dernier, le porte-parole du RHDP, Alphonse Djédjé Mady, avait appelé le Chef de l'Etat à faire la lumière sur les sordides et scabreuses affaires qui ruinent les efforts des paysans. Dans sa déclaration, l'organisation présidée par l'ancien ministre Bernard Dadié encourage le Président de la République à poursuivre les travaux d'assainissement de la filière café-cacao qu'il a entrepris. En vue de sanctionner les éventuels auteurs de malversations dans cette filière, mamelle de l'économie ivoirienne. Par ailleurs, le CNRD appelle à la mobilisation de tous ces membres et de tous les acteurs politiques autour des audiences foraines.
Pascal Soro