Depuis trois ans, les résultats aux examens de sortie des CAFOP (Centre d'animation et de formation pédagogique) sont catastrophiques : 35 échecs dont 12 exclus en 2006, 60 échecs en 2007. Pour en déterminer les causes, il ne faut pas chercher midi à quatorze heures. La suppression de l'épreuve orale au concours d'entrée au CAFOP y est pour beaucoup, selon le Syndicat national des enseignants des CAFOP (Synecafop). Se livrant à cette analyse mercredi au cours d'un point de presse au siège du syndicat au Plateau, la secrétaire générale, Mme N'Guessan Koffi Léonie, a déploré que le retour de cette épreuve obtenu auprès du ministre de l'Education nationale n'ait pas été effectif lors de la session 2007 comme promis. La direction des examens et concours a plutôt organisé ce jour-même le test psychotechnique sans l'oral d'entretien, a déploré la secrétaire générale du syndicat. La suppression de cette épreuve est très récente. Jusqu'en 2003, rappelle Mme N'Guessan, le concours d'entrée au CAFOP se faisait en deux parties : une première constituée par les épreuves écrites et une deuxième formée par l'oral d'entretien qui consacre l'admission définitive. L'oral d'entretien a été purement et simplement remplacé par un test psychotechnique après avoir été couplé l'année d'avant. Ce changement, raconte Mme N'Guessan, s'est opéré au grand dam des professeurs qui ne comprennent pas que des personnes dont la vocation est d'enseigner ne soient pas testées en expression orale et en lecture () alors que l'enseignement est une activité essentiellement orale . Cette nouvelle donne s'avère onéreuse pour l'Etat, les tests étant achetés auprès d'un cabinet français et expédiés en France pour la correction, relève la secrétaire générale du Synecafop. Pis, souligne-t-elle, c'est la qualité de l'enseignement de base qui pâtit de ce mode de recrutement dont la légèreté n'a d'égal que le niveau de plus en plus faible des enseignants qui sortent des Cafop .
Mus par le souci de faire des Cafop une structure d'excellence (dixit) les enseignants des Cafop, par la voix de leur mandataire, espèrent vivement que cette faiblesse du système de recrutement sera corrigée dans les meilleurs délais. En tout état de cause, ils se proposent d'aviser à l'issue d'une assemblée générale qui sera organisée dans les prochains jours après avoir saisi de vive voix le ministre de l'Education nationale.
E. KODJO
Collaboration : K. B (Stagiaire)