Le Premier ministre Guillaume Soro était bien à Gagnoa, à l'occasion du 5e anniversaire de la résistance. Il en a profité pour s'adresser aux détracteurs de l'Accord politique de Ouagadougou.
Invité spécialement pour présider le cinquième anniversaire de la résistance, le Premier ministre Guillaume Soro s'est dit très heureux de revivre la chaleur de Gagnoa. Ville dont il a parcouru les rues pour la dernière fois, le 12 décembre 1998. Il a exprimé toute sa joie de se retrouver à Gagnoa, parce que, "l'heure de se parler et parler de la paix a sonné à Gagnoa", a-t-il déclaré, avant de saluer l'illustre fils de Gagnoa, le Président Laurent Gbagbo. Dans un langage de vérité, le Premier ministre est revenu longuement sur le sens de l'Accord politique de Ouagadougou. Pour lui, cet Accord est d'abord la volonté des Ivoiriens de s'accepter comme fils et citoyens de la Côte d'Ivoire où chacun peut vivre libre et en paix. "C'est pourquoi, a-t-il expliqué, l'accord politique de Ouaga est un bien précieux qu'il faut protéger et propager à travers tout le pays". Il pense également que " l'Accord est une chance pour nous tous ". Et d'insister "Nous avons la possibilité de réaliser la paix, faisons la paix pour notre pays ". Ou encore : " Laissons tomber les rancoeurs, laissons tomber les rancunes, donnons-nous la main, pour bâtir notre pays ". Aussi, a-t-il demandé au peuple de Gagnoa d'adopter cet accord et d'aider le Président Gbagbo à avancer dans sa volonté d'appliquer cet accord. Plutôt que de le critiquer sans proposer d'alternative. "Qu'est-ce que ceux qui critiquent l'Accord, proposent comme alternative ? ", s'est-il interrogé, avant de marteler : "Quand on ne propose rien, on se tait et on profite de la petite paix qu'on vous a apportés. Voulez-vous de cette Côte d'Ivoire où chacun a son baluchon sur la tête ? Nous voulons d'une Côte d'Ivoire apaisée. C'est pourquoi, à un moment donné, on a décidé de s'asseoir et signer la paix. Et nous allons réaliser la paix dans le respect, dans la dignité, dans la considération mutuelle. Pour étayer son argumentation, le premier ministre a pris l'exemple des deux Corée (sud et nord). "Quand le Président de la Corée du Sud a traversé la frontière séparant le Sud et le Nord coréen, les gens ont applaudi en Europe. Mais quand cela se passe ici, en Côte d'Ivoire et donc en Afrique, on trouve que c'est de la plaisanterie. Il faut que notre Afrique soit digne et fière. Il faut que l'Afrique montre un autre visage de la maturité, de la responsabilité, un visage de paix au monde. Il ne faut plus que ce soit l'Afrique des guerres, des maladies, de la sauvagerie, mais l'Afrique de la légendaire solidarité. L'Afrique qui est capable de régler ses problèmes par elle-même. L'Afrique qui est capable d'assumer son destin. L'Afrique qui est capable de prendre en main, son développement. C'est cette Afrique que nous voulons. C'est cela aussi, le sens de l'accord politique de Ouagadougou". Le Premier ministre a profité de l'occasion pour inviter les parents de Gagnoa à aider le Président Laurent Gbagbo. Parce qu'il pense qu'il y a généralement des gens autour du Président de la République qui, au lieu de lui donner de bons conseils, lui disent de ne parler ni à Alassane Ouattara, ni à Bédié, ni à Guillaume Soro. A ceux-là, il a répondu que le Président Gbagbo n'est ni le président d'un parti, ni d'une ethnie. Il est le Président de la Côte d'Ivoire. Et en tant que tel, il doit parler à tout le monde ". Guillaume Soro a souhaité que les parents de Laurent Gbagbo ne soient pas " un obstacle pour son propre bien. Guillaume Soro a fait aussi remarquer que c'est parce que le Président s'est rendu à Bouaké et qu'il a trouvé dans la ville de Bouaké, des citoyens ivoiriens mobilisés pour l'accueillir que la confiance à commencé à naître progressivement. Et son arrivée à Gagnoa montre aux populations de Man, Bouaké, Korhogo, qu'on peut venir désormais dans cette ville et être en sécurité. Avant lui, le ministre Dano Djédjé, M. Laurent Ottro et Charles Blé Goudé ont partagé avec les Ivoiriens, leur rêve d'une Côte d'Ivoire en paix, où on ne parle plus en terme de zone, sous contrôle gouvernemental, ou de zone, sous contrôle Forces nouvelles (FN). Mais d'une Côte d'Ivoire sous contrôle des autorités de la Côte d'Ivoire. "Votre présence confirme que l'on peut aller et venir à travers toute la Côte d'Ivoire. Les préfets et juges ont été redéployés, mais il faut poser des actes concrets pour accrocher le peuple", a dit le leader de l'Alliance des jeunes patriotes au secrétaire général des FN. Pour Blé Goudé, la cérémonie a pour objectif d'amener tous ceux qui hésitent et qui ne croient pas encore en l'Accord de Ouagadougou de le faire. "En ce qui nous concerne, a rassuré Blé Goudé, nous sommes prêts à avancer avec vous. Nous sommes prêts à accompagner sur le terrain, cet Accord. Parce que tout ce qu'il nous faut, c'est la paix. Je soutiens l'accord parce qu'il est le fruit de réflexion des Ivoiriens et des Africains". Et pour mieux faire accepter cet accord, Blé Goudé a une mission à la jeunesse de Côte d'Ivoire: "Allons dans tous nos villages informer nos frères et parents, que désormais, quand ils vont voir Guillaume Soro, qu'ils le prennent comme leur frère et le respectent comme leur Premier ministre ". Il a ensuite encouragé Guillaume Soro pour s'être engagé aux côtés du Président Gbagbo pour la paix. Beaucoup vont parler et critiquer l'Accord de Ouaga. D'autres vont même vous dire que vous avez été récupéré par Gbagbo. Mais je pense qu'il est mieux d'être récupéré par un homme de paix, qu'un homme de guerre. En nous mobilisant, nous prouvons que nous sommes sincère". Au Président Gbagbo et au Premier ministre Soro, Blé Goudé a demandé qu'ils permettent de réaliser le rêve du peuple de Côte d'Ivoire. Celui de voir une Côte d'Ivoire totalement réunifiée. Une Côte d'Ivoire où il y a des élections crédibles et où le peuple est réconcilié autour de la loi. "Nous comptons sur vous pour que la Côte d'Ivoire quitte cet état d'hésitation, pour aller plus loin dans la confiance, afin qu'elle embarque sur le bateau du développement ".
Frimo D. Koukou
Koukoudfyahoo.fr