mardi 16 octobre 2007 par Le Courrier d'Abidjan

Les partisans de l'ex-président du Burkina Faso, Thomas Sankara, à la veille de la date commémorative de sa disparition il y a 20 ans, ont nommément désigné la Francafrique comme principal auteur et commanditaire de l'assassinat du père de la révolution burkinabè, dimanche 14 octobre à Ouagadougou.
Venus prendre part au premier symposium international baptisé Thomas Sankara, qui s'est achevé dimanche, ils ont pointé du doigt les relations nébuleuses de la France avec l'Afrique, appelée couramment Francafrique. Ils indexent Guy Penne, ancien secrétaire d'Etat français aux affaires africaines et persona non grata pendant la révolution, et ses manoeuvres dès mai 1983 qui viseraient l'arrestation du capitaine Thomas Sankara. Ils accusent aussi certains pays membres de la Francafrique qui auraient trempé dans le complot ayant engendré les événements du 15 octobre 1987. Les participants venus d'Europe et d'Afrique, exigent à cet effet l'ouverture des archives françaises, togolaises, ivoiriennes et libyennes afin que toute la lumière soir faite sur la mort de l'ex-président. C'est la première fois que les sankaristes impliquent officiellement la France et d'autres pays dans le coup d'Etat de Sankara. Le président Blaise Compaoré était jusque-là le seul accusé. Les sankaristes, réunissant des politiciens, des membres d'Association et des chercheurs et étudiants, ont par ailleurs attaqué le bien fondé du droit de veto accordé aux Etats-Unis, à la Chine, à la France, à l'Angleterre et à la Russie au sein du Conseil de sécurité. Ce droit jugé antidémocratique à leurs yeux, est incapable de prévenir et d'empêcher les conflits armés dans le monde. Il a été dénoncé dans son principe et dans son usage. Le droit de veto doit être selon les sankaristes, abandonné au profit d'un mécanisme plus respectueux du principe d'égalité entres les Etats membres du Conseil. Le symposium s'est achevé sur un total de six recommandations, dont l'une d'elle défend la femme burkinabè. Les participants ont dénoncé à cet égard le rôle de figuration dont les femmes sont confinées aux pays des hommes intègres et l'exploitation à large échelle dont ces femmes sont victimes. Les sankaristes ont appelés les femmes burkinabè à un sursaut d'orgueil pour restaurer leur dignité en s'impliquant dans les partis sankaristes afin de constituer une alternance crédible, fondement de leur promotion et de leur épanouissement. Les activités commémoratives des 20 ans de la disparition de Sankara se poursuivent ce soir avec l'arrivée à Ouagadougou d'une caravane internationale en provenance de Bobo Dioulasso et de la veuve Mariam Sankara dès 23 heures. Une procession en direction de la tombe du défunt et prévue demain.

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