vendredi 5 octobre 2007 par Nord-Sud

Le président de la Chambre de commerce et d'industrie a profité hier du colloque international initié par l'Ong Renouveau France-Afrique pour dénoncer la mauvaise gouvernance des pouvoirs publics.


L'Etat ivoirien est malade de son système institutionnel. Selon le président de la Chambre de commerce et d'industrie, la politique a pris l'économie en otage. La où le fonctionnement normal de l'Etat prévoit une prééminence des questions économiques, les dirigeants ivoiriens semblent avoir choisi la voie du suicide, en s'arrogeant la part du lion. Les conséquences sont dramatiques pour l'environnement des affaires. Des ministères gaspillent de l'argent pour peu de résultats. Les hommes politiques vont s'acheter des appartements à coûts de milliards à Paris pendant que la population continue de souffrir, a fustigé Jean-Louis Billon jeudi dans les locaux de la Banque mondiale à Cocody au cours du premier colloque initié par l'Ong Renouveau France-Afrique. La visioconférence a vu la participation depuis Paris de deux hommes politiques français. L'ancien ministre de la Coopération, Jacques Godefrain et l'ancien député de Grenoble qui a été secrétaire national de l'Ump en charge de la politique africaine, Richard Cazenave. Les débats ont tourné autour de deux principaux thèmes : La nouvelle politique africaine de la France et Le retour des entreprises françaises en Côte d'Ivoire dans le processus de sortie de crise. Se prononçant ainsi sur le second thème, M Billon a précisé qu'il faut corriger l'environnement des affaires sans lequel aucune entreprise ne peut revenir et sans lequel aucun investissement direct étranger n'est possible. C'est en Côte d'Ivoire que l'on dédouane les escargots et les fagots. On est en train de saborder notre développement. Le politique est aujourd'hui responsable du racket. Il faut plus de sécurité des biens et des personnes, la transparence, un environnement juridique respectant l'éthique, la bonne gouvernance avec des infrastructures, un système éducatif performant et respecter l'environnement, a insisté le président de la chambre consulaire. La production du cacao et sa transformation, dira-t-il, coûtent plus cher en Côte d'Ivoire (175.000 Fcfa la tonne) qu'en Europe (75.000 Fcfa la tonne). De sorte que les entreprises locales ne sont plus compétitives. A l'en croire les communes des zones ex-assiégées n'ont plus de budget depuis près de cinq ans. C'est une injustice qu'il faut corriger. Nous devons redonner la primauté à l'intérêt général. Des gens viennent à la politique pour s'enrichir. C'est nous qui sommes les vrais patriotes parce que créateurs de richesses, a lancé le président du groupe Sifca. Pour Michel Tizon, président de la Chambre de commerce de France en Côte d'Ivoire, malgré les difficultés, on peut améliorer certaines choses à Abidjan, notamment la question de l'Asdi, le racket. On ne nous dit pas si l'Asdi existe encore ou pas. Il y a danger pour les Pme françaises qui vieillissent parce que tout n'est pas réuni pour un retour. Il faut des écoles pour nos enfants. Celles qui doivent revenir seront toutes de nouvelles entreprises mais il faut qu'on maîtrise d'abord l'environnement, a renchéri M Tizon. Richard Cazenave a indiqué que le monde des affaires doit faire émerger des hommes politiques porteurs de nouvelles et grandes idées. C'est un impératif pour la sortie de crise. S.E André Janier, ambassadeur de France en Côte d'Ivoire, s'est attardé sur le poids des entreprises françaises en Côte d'Ivoire. Malgré la crise, a-t-il souligné, les entreprises de l'ancienne puissance coloniale sont restées à Abidjan avec un peu plus de 100 filiales. Nous avons 427 Pme qui contribuent à 30% dans le Pib, représentent 50% d'impôts et emploient 40.000 Ivoiriens. Si elles doivent revenir ce sera timide. Il appartient donc aux Ivoiriens de préparer le terrain, a clarifié le diplomate français. Avant d'indiquer que son pays veut être désormais un partenaire pour la Côte d'Ivoire. Tel que préconisé par la politique du président français Nicolas Sarkozy.





Cissé Cheick Ely

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