vendredi 21 septembre 2007 par Notre Voie

On assiste à une polémique naissante sur la date de la tenue de la prochaine élection présidentielle en Côte d'lvoire. Lors de la cérémonie dite Flamme de la paix qui s'est tenue à Bouaké le 30 juillet dernier, le président de la République avait souhaité que l'on aille vite, vite, vite?. Dans l'opposition, des notes discordantes se sont fait entendre. Certaines personnalités ont approuvé mais ont dit que cela ne devait pas se faire à n'importe quel prix ; d'autres, en revanche, ont soutenu que les conditions ne sont pas réunies pour aller à des élections honnêtes et transparentes, soupçonnant au passage le locataire du palais présidentiel de vouloir tricher.
Le Premier ministre lui-même, sur la question, a dit qu'il ira à son rythme, et qu'il n'est pas attaché au fétichisme des dates. On apprend que la CEI annonce la présidentielle pour octobre 2008, là où d'autres
parlent du premier trimestre de la même année. Et pourtant, tous savent qu'il n'y a, en l'état actuel des choses, qu'une et une seule instance qui soit à même de fixer la date de la prochaine présidentielle, c'est le Conseil constitutionnel. Personne d'autre.
Et la Constitution ivoirienne, reconnue enfin par tous les acteurs politiques, en son article 38, est claire là-dessus. Cet article dispose : En cas d'évènements ou de circonstances graves, notamment d'atteinte à l'intégrité du territoire, ou de catastrophes naturelles rendant impossible le déroulement normal des élections ou la proclamation des résultats, le président de la Commission chargée des élections saisit immédiatement le Conseil constitutionnel aux fins de constatation de cette situation.
Le Conseil constitutionnel décide dans les vingt-quatre heures de l'arrêt ou de la poursuite des opérations électorales ou de suspendre la proclamation des résultats.
Le président de la République en informe la nation par message. Il demeure en fonction.
Dans le cas où le Conseil constitutionnel ordonne l'arrêt des opérations électorales ou décide de la suspension de la proclamation des résultats, la commission chargée des élections établit et lui communique quotidiennement un état de l 'évolution de la situation.
Lorsque le Conseil constitutionnel constate la cessation de ces évènements ou de ces circonstances graves, il fixe un nouveau délai qui ne peut excéder trente jours pour la proclamation des résultats et quatre vingt dix jours pour la tenue des élections?.
C'est le Conseil constitutionnel qui, par rapport aux circonstances, a constaté qu' il y avait des obstacles à la tenue de I'élection présidentielle en Côte d'Ivoire. S'il constate que ces obstacles qui ont empêché la tenue du scrutin présidentiel n'existent plus, il lui revient, et à lui seul, de le dire et de fixer la date des élections. Il ne s'agit point de sorcellerie, mais bien d'une question de droit.
La frénésie et les agitations auxquelles l'on assiste, çà et là, autour de la date de la prochaine présidentielle en Côte d'Ivoire relèvent soit de la mauvaise foi, soit de l'ignorance. Elles n'ont pas lieu d'être.
Ceux qui veulent briguer la magistrature suprême doivent se tenir prêts et ne pas crier au loup lorsque le Conseil constitutionnel décidera de la date de cette compétition, comme cela lui revient de droit. A bon entendeur. . .
Souleymane T. Senn Journaliste
Assistant en communication
souleymanetsenn@yahoo.fr





Souleymane T. Senn

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