lundi 10 septembre 2007 par Notre Voie

Des centaines de militants du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) d'Aboisso ont officiellement adhéré au Front populaire ivoirien (FPI) samedi dernier. Ils l'ont fait à la place de l'ancienne gare routière, en présence du professeur Mamadou Koulibaly, président de l'Assemblée nationale et vice-président du FPI.

Le président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire et vice-président du FPI a déclaré samedi dernier à Aboisso, au sud du pays, que si Houphouët-Boigny vivait encore, il aurait très honte de tous ceux qui se réclament aujourd'hui de lui. Parce que, selon Koulibaly, ils n'ont pas compris la mission qu'il leur avait confiée et qui consistait à se battre pour arracher l'indépendance économique de la Côte d'Ivoire. Je pense que si Houphouët était vivant, il aurait très honte de ses héritiers. Ils n'ont pas compris son message. Gbagbo et les refondateurs ont compris son message?, a souligné M. Koulibaly au cours d'un meeting organisé par de nombreux militants PDCI qui ont officiellement adhéré au FPI. Selon le président de l'Assemblée nationale, Houphouët-Boigny a mené le combat qui a conduit à l'abolition du travail forcé et à l'obtention de l'indépendance politique. Mais de son vivant, il rêvait d'une nouvelle génération d'Ivoiriens qui engagerait le combat de l'indépendance économique. Quand il vivait, Houphouët disait : Un jour, une nouvelle génération d'Ivoiriens naîtra qui va reprendre ce combat là où moi je me suis contenté de l'indépendance. Mais l'indépendance qu'on m'a donnée n'était pas une bonne indépendance?, a rapporté M. Koulibaly. Cette indépendance était d'autant profitable à la France qu'elle avait fait signer à Houphouët, des accords qui faisaient des richesses de la Côte d'Ivoire les biens de la France. Le professeur Mamadou Koulibaly a indiqué que ceux qui se font appeler aujourd'hui les héritiers d'Houphouët acceptent cet état de fait institué par le colonisateur en ignorant le discours profond d'Houphouët. Les vrais houphouëtistes doivent comprendre quel était le discours profond d'Houphouët. La vraie mission qu'il leur a confiée, c'est d'arracher, dès que cela serait possible, l'indépendance économique de la Côte d'Ivoire?, a rappelé le député de Koumassi. Il estime que c'est cette mission que le président Gbagbo et le FPI sont en train de remplir. Aussi a-t-il salué les femmes et les hommes d'Aboisso qui ont quitté le vieux parti pour le FPI qui apporte un plus à l'héritage d'Houphouët.
Les ex-militants du PDCI d'Aboisso qui rejoignent le FPI sont majoritairement originaires du Nord de la Côte d'Ivoire. Alors, après avoir parlé en français, le Président Koulibaly s'est exprimé longuement en Malinké, la langue partagée majoritairement par les populations du Nord. Il a rendu hommage à Mme Maïga Massaraba Diabaté de l'association Fôtèmogoban, principale initiatrice de la cérémonie de samedi et des présidentes des autres associations. Les membres de Nanayan, Soutra du quartier TP, de Béninalokan, les femmes Sénoufo, les femmes Odiennéka, l'Union des ressortissants de Korhogo, de Tengréla, de Boundiali se sont massivement mobilisés à la place de l'ancienne gare d'Aboisso. Tout comme les membres de l'association des Baoulés de Yobouékro, et de la section N'drikro d'Aboisso. Assémien Kassi Binté, riche homme d'affaires d'Aboisso, sage du PDCI a, lui aussi, claqué la porte pour le FPI. 300 militants du PDCI et du RDR du village de Kohorou également. Ils disent avoir été convaincus par le discours d'Aman Kadio, secrétaire général de la fédération FPI d'Aboisso. Celui-ci a salué le dynamisme, la grande mobilisation et surtout la force de conviction et de persuasion de ces associations. Il a aussi rendu un hommage au Président Koulibaly pour son combat pour la dignité de la Côte d'Ivoire et pour la paix. Justement, la cérémonie d'Aboisso à laquelle ont assisté de nombreux députés FPI , le ministre Lazare Koffi Koffi, directeur départemental de campagne du candidat Gbagbo à Aboisso et Konaté Navigué, secrétaire national de la JFPI, a servi de prétexte au vice-président du FPI pour relancer la campagne de la paix en vue de la consolidation de la cohésion sociale entamée il y a des mois. Cette campagne a été déjà menée à Anyama, Abobo, Yopougon A chaque étape, le PDCI et, surtout, RDR ont perdu des militants au profit du FPI.

Dan Opéli, Envoyé spécial

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