jeudi 6 septembre 2007 par AP

ROME - Des fans à ses amis, en passant par des stars de la musique classique, le monde a rendu un vibrant hommage jeudi au ténor italien Luciano Pavarotti mort d'un cancer au pancréas.

L'Opéra de Vienne a hissé un drapeau noir en signe de deuil, la fanfare des gardes de Buckingham Palace a entonné "Nessun Dorma" lors du changement de la garde, et la mairie de Modène a fait savoir que le théâtre de la ville porterait désormais son nom.

"Le monde entier va entendre sa voix aujourd'hui sur toutes les radios et chaînes de télévision. Et cela se poursuivra. Et c'est son héritage. Il ne disparaîtra jamais", a réagi le chef d'orchestre Zubin Mehta, qui l'avait dirigé à Rome et Los Angeles pour des concerts des "Trois Ténors", avec Placido Domingo et José Carreras.

"J'ai toujours admiré la gloire divine de sa voix -ce timbre spécial reconnaissable entre tous dans tout le registre du ténor", a déclaré Placido Domingo à Los Angeles. "Ils ont jeté le moule après avoir fabriqué Luciano. On se souviendra toujours de lui comme d'un artiste véritablement unique dans les annales de la musique classique".

José Carreras a expliqué qu'il se souviendrait de Luciano Pavarotti comme l'un des "plus grands ténors de tous les temps". "Nous devons nous souvenir de lui comme le grand artiste qu'il était, un homme avec une personnalité formidable et pleine de charme, un très bon ami et un très grand joueur de poker", a-t-il expliqué dans un vidéo clip enregistré par le quotidien suédois "Expressen".

"Le monde a perdu un grand ténor, mais j'ai perdu un grand ami, un frère", a pour sa part confié à l'Associated Press la soprano italienne Mirella Freni, une des plus proches amies d'enfance de la star. "Nous avons grandi ensemble, étudié le chant ensemble, et Dieu nous a offert de grandes carrières. J'ai perdu un frère".

A Venise, la Fenice a mis ses drapeaux en berne et prévoyait une minute de silence lors de la représentation de jeudi soir. A La Scala de Milan, où Luciano Pavarotti s'était produit à 140 reprises, on expliquait qu'il avait été décidé de créer un concours de chant international avec la ville de Modène, d'où il était originaire.

Mariée au chef d'orchestre Richard Bonynge, la soprano australienne Joan Sutherland a expliqué que son époux et elle "avaient eu beaucoup de bonheur à travailler avec lui". "La qualité du son était si différente. On savait tout de suite que c'était Luciano qui chantait", a-t-elle observé sur la BBC.

Le chanteur de U2 Bono a comparé Luciano Pavarotti à "un grand volcan" qui "chante le feu" mais "déborde d'amour pour la vie dans toute sa complexité". "C'est un jour triste pour la musique et un jour triste pour le monde", a renchéri Elton John qui avait chanté "Live Like Horses" avec lui en 1996.

Beaucoup se sont également félicités qu'il ait popularisé l'opéra. "A travers les nombreuses émissions auxquelles il a participé, ses enregistrements et ses concerts, il a initié à l'extraordinaire puissance de l'opéra des gens qui peut-être n'auraient jamais connu l'opéra ou le chant classique. Ce faisant, il a enrichi leurs vies", a souligné le Royal Opera House de Londres.

Dans le monde politique, le président du Conseil italien Romano Prodi l'a "applaudi une dernière fois", le remerciant pour avoir présenté au monde "l'image artistique la plus authentique de notre pays". Le président américain George W. Bush et son épouse Laura ont salué ses "interprétations charismatiques". AP

Par Ariel David

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