samedi 18 août 2007 par Le Nouveau Réveil

Lorsqu'on a fait remarquer au Président BEDIE avant le funeste coup d'Etat du 24 décembre 1999 que les clubs et autres structures de soutien qui pullulaient, grouillaient et grenouillaient autour de lui étaient quelque peu pléthoriques, voire folkloriques, il a répondu de façon sibylline : " laissez fleurir les mille fleurs. "
Cette réponse a été considérée comme le feu vert donné à qui le voulait pour la création, selon son inspiration, de tout mouvement, même composé d'une dizaine d'individus, supposé apporter un soutien militant, enthousiaste et indéfectible au Chef de l'Etat, Président du PDCI-RDA et à sa politique. Cette réponse a également été la porte ouverte à toutes les intrigues, à tous les coups bas, car il fallait empêcher l'autre d'émerger et de se faire remarquer, et surtout la porte ouverte aux aventuriers de tout acabit de donner l'illusion, en faisant beaucoup de bruit, qu'ils étaient les fers de lance de l'action du Président et l'avant-garde intrépide pour s'opposer à tout ce qui pourrait lui causer préjudice.
Et puis le coup d'Etat est arrivé et on a vu tout le monde et tout un chacun se dégonfler comme une baudruche. Toutes ces personnes se disant vaillantes, audacieuses et téméraires ont disparu en un clin d'?il comme emportées par un violent séisme !
Si certains, qui aujourd'hui n'osent pas mettre le nez dehors sans une noria de chars, de fusils d'assaut et d'hélicoptères de combat, se gaussent de l'appel du Président BEDIE resté sans effet quant à la résistance à ceux-là qui, manipulés par les ennemis de notre pays venaient pour l'assassiner, c'est en référence à cette kyrielle de clubs et de mouvements de soutien qui ont étalé à la face du monde leur couardise et pour certains leurs comportements inqualifiables d'opportunistes ! D'aucuns n'ont-ils pas proposé au putschiste en chef de modifier le sigle de leur mouvement de soutien au Président BEDIE pour épouser l'air du temps et surtout le mettre au service du nouveau maître des lieux ? Il s'agit là d'une histoire récente et de l'histoire récente de notre pays, laquelle histoire n'a pas encore dix ans !
Or que constatons-nous encore en ce moment ? Une floraison de mouvements de soutien au Président BEDIE pour la reconquête du pouvoir d'Etat, voit le jour de façon quasi exponentielle ! Nous aurions pu nous réjouir de cette situation et ne manifester aucune inquiétude puisque nous sommes dans l' opposition et qu'on peut ainsi légitimement et raisonnablement présumer que ceux qui s'affichent publiquement aujourd'hui comme des militants convaincus du PDCI et des soutiens du Président BEDIE, malgré la menace permanente des escadrons de la mort, des patriotes et milices tueurs et buveurs de sang, de la garde prétorienne du chef de l'Etat se disant Armée nationale, Gendarmerie nationale, Police nationale sous la dénomination de Forces de Défense et de Sécurité, sont des personnes sûres dont on ne doit pas a priori douter un seul instant de l'engagement. On pourrait même être tenté de dire qu'avec ces mouvements et ces personnes " dévouées " qui les animent, la victoire ne peut échapper au Président BEDIE et au PDCI-RDA. Certains évènements se sont cependant produits qui ont laissé indifférents ces mouvements et qui partant nous poussent à la réserve, à la prudence et à la vigilance. Nous craignons ainsi que ces mille autres fleurs ne soient finalement que des promesses sans lendemain, de véritables miroirs aux alouettes, des océans de mirages !
Il est avéré que les 18-19 septembre 2002, le Président BEDIE n'a eu la vie sauve que grâce à la protection de la résidence de l'ambassadeur du Canada. Et pourtant, le Président BEDIE n'était ni putschiste, ni rebelle. Il fallait tout simplement éliminer les poids lourds de l'opposition et le Président BEDIE était de ceux-là. Aucun mouvement ne s'est levé pour dénoncer cette tentative d'assassinat. Le silence a couvert cet évènement et continue de le couvrir. En sa qualité d'ancien Président de la République, le Président BEDIE a droit à certains avantages et privilèges. A ce jour, nous attendons toujours que le pouvoir FPI concrétise ces droits et privilèges. Le Président BEDIE n'étant pas, par éducation, de ceux qui courent après des privilèges pour les revendiquer à cor et à cri, le dossier a été enterré et personne à ce jour n'a exigé que ce principe élémentaire soit respecté. Lors du scandale des déchets toxiques, seules les structures officielles du Parti, en particulier la JPDCI et l'UFPDCI ont agi et fait entendre leurs voix.
Il en a été de même lors des procès honteux et scandaleux de monsieur KOSSONOU et du ministre-député ADJOUMANI. Lorsque le FPI a voulu par la force, en utilisant comme à son habitude ses vandales de milices et ses gueux de patriotes, seule la JPDCI, en ce qui concerne le PDCI-RDA, est montée au créneau avec l'ensemble de la jeunesse du RHDP, pour dénoncer cette man?uvre criminelle et s'y opposer. Ce sont toujours les mêmes qui ont manifesté pour révéler au monde le meurtre d'un jeune par un dignitaire du FPI, président de Conseil Général. C'est à cette occasion que les Ivoiriens ont découvert que comme leurs milices, les dignitaires du FPI sont armés jusqu'aux dents.
Le point d'orgue a été cependant le crime horrible du FPI qui n'a pas hésité pour de l'argent, à importer des déchets toxiques sur notre sol pour massacrer et empoisonner les Ivoiriens. Là également, c'est la JPDCI, avec les jeunes du RHDP, qui s'est élevée contre cette atrocité ignominieuse, abominable et monstrueuse. Nous connaissons tous le lourd tribut payé par cette jeunesse du RHDP qui n'a pu compter que sur les femmes du RHDP au plus fort de ces différentes crises et des crimes épouvantables du FPI. Comme on peut le constater, seules les structures officielles et statutaires du Parti ont réagi et réagissent face aux dérives et aux crimes du FPI. La question qui se pose alors est de savoir ce que deviennent ces autres mille fleurs qui foisonnent et qui font tant de bruit lorsque la mer est calme ! Face à cette passivité déconcertante de ces mille autres nouvelles fleurs, chacun se pose des questions sur leur utilité réelle. Nous avons l'impression que lorsqu'il s'agit de parader pendant les meetings au cours desquels on ne se prive pas de lancer les messages guerriers à foison, ces clubs et mouvements de soutien se font remarquer de la façon la plus bruyante et la plus tapageuse qui soit. Par contre dès qu'il s'agit d'aller au charbon et de croiser le fer avec l'adversaire, ces mouvements deviennent fugaces et évanescents pour se fondre définitivement dans la brume du matin. Et pourtant l'un de ces mouvements nous a annoncé avec fracas la création de "brigades" pour être sur tous les fronts chaque fois que le Parti est en danger ! Peut-être que le tocsin n'a pas sonné assez fort pour être entendu par ces brigades et les décider à prendre part aux différents combats ! Nous avons été outré de lire récemment que la présidente de l'un de ces mouvements était mécontente du professeur Maurice Kacou Guikahué qu'elle accuse d'avoir favorisé le départ de certains membres de son mouvement vers un autre mouvement. Quelle est cette pantalonnade et en avons-nous besoin ? En supposant que le professeur Guikahué ait favorisé un tel départ, (ce qui reste à prouver) y a-t-il de quoi se plaindre puisque tous les mouvements ont un seul but : soutenir le Président BEDIE et le PDCI-RDA ?
Tous ces couacs sont rendus possibles par un certain laisser faire de la Direction du Parti qui semble minimiser le danger que peut représenter ce foisonnement désordonné et indiscipliné de mouvements qui finissent par se marcher sur les pieds. D'où la nécessité, nous semble-t-il, que tous ces mouvements non statutaires soient chapeautés par les organes statutaires du parti Ainsi, tous les mouvements féminins rendraient compte à l'UFPDCI tandis que tous les mouvements de jeunes dépendraient de la JPDCI. Concernant les autres, ils seraient encadrés par le Grand Conseil. Car il faut que chacun sache qu'il ne saurait être un électron libre agissant à son gré surtout lorsqu'on a été chassé par la porte et qu'on s'efforce d'entrer par la fenêtre. Il nous faut de la discipline au moment où nous ne désespérons plus d'arriver aux élections malgré tous les obstacles que continueront de semer le chef de l'Etat et le FPI. Et l'une des pires indisciplines c'est de voir un mouvement non statutaire, par conséquent informel, s'en prendre à un organe statutaire du Parti C'est pourquoi nous avons considéré comme une hérésie qu'on dise d'un de ces mouvements et d'un organe statutaire qu'ils sont " les deux piliers " de la jeunesse du Parti. C'est là mettre sur un pied d'égalité un policier ou un gendarme et un hors-la-loi et cela est inacceptable. A quoi cela sert-il de favoriser la division pour faire semblant d'appeler et de crier en suite à l'union ? Dans tous les cas, la mobilisation tant souhaitée de nos militants ne pourra se faire que si les organes statutaires ont l'autorité suffisante et les moyens pour agir. Car ce n'est pas au moment où il faut fournir des moyens de locomotion aux présidents et secrétaires de section pour qu'ils parcourent les contrées les plus reculées, ce n'est pas au moment où les cadres et tous ceux qui en ont les moyens doivent acheter des timbres fiscaux pour nos militants indigents afin que tout le monde dispose de papiers pour voter qu'il faut perdre du temps à gérer les humeurs de présidents ou de présidentes d'association dont l'action sur le terrain est fort limitée sinon inexistante. L'autre disait au 18e siècle "de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace et la France est sauvée "et nous disons pour notre part" de la discipline, encore de la discipline, toujours de la discipline et la victoire n'échappera pas au PDCI." Pour paraphraser les Saintes Ecritures, "celui qui a des oreilles, qu'il entende!"
Par DOUBE BINTY

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