jeudi 19 juillet 2007 par Nord-Sud

La table ronde organisée par le Premier ministre Guillaume Soro a porté ses fruits. Les bailleurs de fonds se sont engagés à apporter le financement nécessaire au processus de sortie de crise.


Pour financer le processus de paix, l'Etat ivoirien a concocté un budget global de 138 milliards de Fcfa. Sur ce montant, le gouvernement affirme pouvoir contribuer à hauteur de seulement 49 milliards de Fcfa. Reste donc à mobiliser 89 milliards de Fcfa. Pour atteindre cet objectif, le Premier ministre Guillaume Soro a décidé de solliciter les partenaires extérieurs. Il a organisé hier à Abidjan une table ronde destinée, entre autres, à présenter à ces institutions multilatérales le programme de sortie de crise issu de l'Accord politique de Ouaga. Il s'agissait de partager avec elles, les besoins de financement de la plateforme et de recueillir de fermes engagements en vue de la réalisation dudit programme. M. Soro a promis à la communauté financière internationale de veiller particulièrement à la gestion des ressources qui seront mises à la disposition du gouvernement. Avec sans doute pour objectif de minimiser les risques de mal gouvernance, de déperditions et autres tentations malveillantes. La coordination se fera également sur la base d'un budget consolidé et d'un chronogramme intégré. () Cette optique vise à rationaliser la gestion du processus et à lui impulser une nouvelle dynamique. () Les procédures de gestion administrative, financière et technique appropriées seront édictées dans le strict respect des normes nationales et internationales en la matière, et en conformité avec les attentes des bailleurs de fonds dans un esprit de transparence et de bonne gouvernance, a déclaré le Premier ministre. Qui n'a pas manqué d'annoncer qu'une seconde enveloppe de besoins sera incessamment présentée dans le cadre d'un programme spécial à négocier avec les partenaires au développement. Cette enveloppe supplémentaire va permettre de prendre en charge les besoins d'urgence économique et sociale des populations. Des groupes de travail thématiques vont à terme être installés et devraient se réunir en vue d'affiner les modes opératoires et traiter des questions politiques tels que l'identification, les audiences foraines, l'état civil etc Pour sa part, le ministre de l'Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, a expliqué que la tendance baissière qui a caractérisé l'économie nationale durant les deux premières années de crise s'est inversée grâce aux réformes engagées. Le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB), négatif sur la période 2002 et 2003, a grimpé à +1,8 % en 2005 avant de s'incliner légèrement à +1,2 % l'année suivante. Franchement modeste par rapport au potentiel, mais encourageant par rapport au contexte. La capacité de mobilisation des ressources internes s'est accrue en dépit de l'exercice de l'autorité de l'Etat sur seulement une partie du territoire national, a insisté M. Diby. Qui a souligné par ailleurs que des efforts importants ont été réalisés en matière de transparence, de bonne gestion des finances publiques et surtout des ressources générées par les principales filières de l'économie notamment le café-cacao. Des performances qui ont permis à l'Etat non seulement de faire face aux charges de fonctionnement et d'apurer les arriérés intérieurs mais également d'obtenir le réengagement de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement à travers la conclusion d'un protocole d'accord pour l'apurement des arriérés. Depuis le 1er Juillet 2007, le gouvernement a repris le paiement des échéances courantes envers ces deux institutions. Le coordonnateur résident du système des Nations-unies, Georg Charpentier, a assuré la partie ivoirienne du soutien des bailleurs de fonds. Nous sommes prêts à soutenir le programme, a-t-il promis. Les actions prioritaires sont, entre autres, l'identification générale de la population, le processus électoral, la réforme des forces de défense et de sécurité, le redéploiement de l'administration. A la fin des travaux, l'évaluation de l'ensemble des engagements et intentions a permis de dégager un excédent de 67,9 milliards Fcfa (Voir communiqué final).





Lanciné Bakayoko

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