jeudi 19 juillet 2007 par Le Front

Le camp présidentiel jubile, sans doute, trop tôt. Malgré la nouvelle résolution onusienne qui donne, en théorie, à Gbagbo de ?'larges opportunités'' pour se faire réélire, celui-ci devra faire face à l'engagement de la communauté internationale (dont la France), à voir se tenir des élections propres.


Le Quai d'Orsay n'entend pas se laisser distraire par la nouvelle résolution de l'Onu, taillée visiblement sur mesure pour la victoire du Fpi à la prochaine présidentielle. Si Paris se félicite de l'adoption de la R-1756, elle n'en exhorte pas moins les acteurs de la crise à traduire par la réalité d'élections transparentes et crédibles leur volonté de faire la paix. Dans un communiqué diffusé hier, Paris ?'marque son appui déterminé au processus de paix qui doit conduire le pays à des élections libres et transparentes ()''. La communauté internationale, à l'instar de la majorité de l'opposition ivoirienne, redoute en effet que la R-1756 ne donne à Laurent Gbagbo les moyens de rééditer la fraude électorale qui a abouti à sa conquête du pouvoir en 2000. Aussi, veille-t-elle au grain. Mardi dernier, regrettant la suppression du poste de HRE par Ban Ki-moon, le porte-parole du Rdr avait presque crié au complot. Le Mfa et le Pdci par les voix respectives de leurs responsables avaient aussi vu derrière cette décision, une caution à la fraude. Que Laurent Gbagbo fort de la décision onusienne se préparerait à perpétrer. La satisfaction de la France et de la communauté internationale, dans l'ensemble, ne vient assurément pas de la suppression du poste de Gérard Stoudmann. Elle explique, selon bien d'observateurs, par le point que le vote de la nouvelle résolution constitue une étape importante dans le laborieux processus de résolution de la crise politico-armée. En effet, tant que l'Onu, via son Conseil de sécurité, n'avait pas encore endossé l'accord politique de Ouagadougou, en le sanctionnant sous forme de résolution, le processus de paix demeurait encore à la merci des incertitudes. Depuis lundi, pourrait-on dire, la communauté internationale est, sur la même échelle des responsabilités que les acteurs de la crise, comptables du processus de paix. Elle en est la garante morale. D'où l'appui qu'elle (l'Onu) réitère au facilitateur du dialogue direct, le président Blaise Compaoré. Devenu le ?'gardien'' de la bonne exécution de l'accord de paix inter-ivoirien. Autant dire que, même s'il se satisfait de la prétendue longueur d'avance qu'il a sur ses adversaires, Laurent Gbagbo devra multiplier son énergie et décupler ses stratégies pour s'assurer réellement d'un sans faute à la prochaine élection.



D.S.

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