Elle était fortement attendue. Principalement par la grande famille de l`opposition ivoirienne. Elle est tombée avant-hier. La nouvelle résolution de l`ONU (la 1765) a coupé l`herbe sous les pieds du RHDP. Qui avait souhaité le maintien du poste de Haut représentant de l`ONU pour les Elections. Le poste qu`occupait Gérard Stoudmann. En son point 6, la 1765 " décide de mettre un terme au mandat du Haut représentant pour les élections () " A n`en point douter, la suppression de ce poste peut être vue comme un avertissement solennel à l`opposition dans son ensemble. En prenant la résolution de supprimer ce poste de certification des élections par la communauté internationale, l`ONU en vient à la conclusion que les futures joutes électorales doivent être une affaire ivoiro-ivoirienne. Même si elle a beau jeu de préciser dans sa résolution que le représentant spécial du Secrétaire général en Côte d`Ivoire certifiera que tous les stades du processus électoral fourniront toutes les garanties nécessaires pour la tenue d`élections ouvertes, justes, libres et transparentes () " L`opposition est donc mise devant ses responsabilités. Désormais elle ne doit plus se laisser surprendre par les évènements. Dès lors, elle doit faire son autocritique et ne plus s`abandonner entre les mains de la communauté internationale. Le prochain combat qu`elle se devra de mener demeure celui du suivi du processus électoral. Afin que les élections à venir soient justes, transparentes, démocratiques et ouvertes à tous. Le FPI qui se félicite déjà du départ de Stoudmann et de la suppression totale de son poste a sa petite idée derrière la tête. Il s`agit pour l`opposition de faire en sorte que les futures élections ne soient pas prises en otage par Gbagbo. Pour ce faire, les présidents Bédié, Ouattara, Mabri et Anaky qui ont été mis devant le fait accompli ne doivent pas dormir sur leurs lauriers. Et permettre que l`organisation, la certification des élections soient la seule affaire du clan présidentiel qui doit être déjà en train de se frotter les mains et peut-être même de crier victoire avant la lettre. Dans la mesure où son souhait était de voir le départ de Stoudmann. Avant que les élections ne soient organisées, l`opposition doit s`assurer que le scrutin sera équilibré. Et elle en a les moyens. Cela lui (à l`opposition) évitera de crier à la fraude après les résultats. Parce que l`histoire nous apprend que tous les présidents qui ont été élus dans de mauvaises conditions ont été, en fin de compte, acceptés par la même communauté internationale qui les ont pourtant vilipendés. L`Afrique du sud de Thabo MBeki a exigé la reprise des élections présidentielles qui ont vu la victoire (?) de Gbagbo, en 2000. C`est ce même pays qui se trouve être actuellement l`un des défenseurs du chef de l`Etat ivoirien, dont il est même le parrain. "Mieux vaut prévenir que guérir" dit l`adage.
Yves M. Abiet