mardi 12 juin 2007 par Le Nouveau Réveil

Le président de la JPDCI qui est en tournée dans les communes d'Abidjan, a, dans cette interview, expliqué son déplacement vers ses jeunes. En dehors de cela, KKB a aussi parlé de la Caravane des jeunes patriotes" à Bouaké et s'est prononcé sur la mort ou non du G7. M. le président de la JPDCI, depuis le jeudi dernier, vous initiez une tournée à travers les communes d'Abidjan. Quel est le sens de cette action ?
Effectivement, comme vous le dites, depuis jeudi dernier, nous sommes ensemble dans la commune de Port-Bouet, dans la délégation communale du PDCI-RDA. Cela, pour mener à bien la caravane qu'on a lancée. Et comme son nom l'indique, c'est une caravane d'évaluation, de redynamisation, d'animation et de mobilisation. Pourquoi évaluation et de redynamisation. Parce que si mes souvenirs sont bons, c'est en 2005 que nous avons installé les comités de base ici. 2005-2007, cela fait deux (02) ans passés que nous avons installé les jeunes. Il va de soi qu'après deux (02) ans, un bon chef a le devoir de passer faire de la vérification pour nous assurer que les bureaux que nous avons mis en place sont en bon état et fonctionnent. Puisque vous savez très bien que notre parti, le PDCI, n'a pas d'autre moyen d'expression que la démocratie, que les élections. Mais je sais que le destin du PDCI se trouve dans les urnes. Or, il me semble qu'avec les accords de Ouagadougou et surtout avec les récentes décisions du conseil des ministres qui vont redéployer les préfets, les sous-préfets, les magistrats sur le terrain, inévitablement on va reprendre les audiences foraines. Vous savez que l'audience foraine, c'est l'acte n°1 du processus d'élection, si on ne réussit pas l'audience foraine, ça ne sert à rien de continuer le processus. Donc gouverner, c'est anticiper. Nous allons sur le terrain nous assurer que nos jeunes sont en ordre de bataille de façon à ce qu'ils puissent prendre à bras le corps ce processus d'identification qui arrive. Et nous commençons à Port-Bouet. Justement pourquoi à Port-Bouet ?
Il fallait bien commencer quelque part. Sinon l'opération va se dérouler sur l'ensemble du district d'Abidjan. On a commencé à Port-Bouet et après Port-Bouet, Abobo doit accueillir la seconde étape. Ensuite Adjamé et on avance. Et juste après l'opération d'évaluation, nous allons attaquer le nord de la Côte d'Ivoire. Récemment à la faveur du décès du grand frère de Ouassénan, je me suis rendu compte avec beaucoup de joie que le PDCI demeure une réalité dans cette zone de la Côte d'Ivoire. Nous allons attaquer le nord de la Côte d'Ivoire les mois à venir avec le message du PDCI propre à lui avec l'identité propre au parti.
Vous parliez tout à l'heure de l'audience foraine. En tant que président des jeunes du PDCI, avec le lancement prochain de ce processus, pensez-vous que tout se déroulera bien ?
Il y a quelques signes qui laissent à espérer qu'il faut croire à ce processus. Déjà ce qui nous importe, nous au PDCI, nous les jeunes du PDCI-RDA, ce n'est pas de chercher à savoir qui a signé tel deal à gauche ou à droite. Ce seul deal qui vaille la peine de signer c'est le retour de la paix, la paix pour les élections. Et comme je viens de l'indiquer tout à l'heure, quelques décisions ces derniers temps commencent à éclaircir l'horizon. Si nous entamons les audiences foraines, il va de soi que nous allons vers les élections. Donc les jeunes du PDCI n'ont pas à se distraire. Il faut qu'ils restent accrochés à l'objectif. L'objectif pour nous c'est les élections. Et chaque étape est importante. Et l'étape primordiale, c'est l'identification. Les choses arrivent à grands pas, il faut que nos jeunes se concentrent pour que tous nos militants du moins tous les Ivoiriens aillent faire leurs papiers. C'est le plus important pour nous. Au niveau toujours des audiences foraines, les jeunes que vous rencontrez vous rendent-ils compte de quelques difficultés ?
Je peux vous dire une chose. A malin, malin et demi. Vous savez, on était supposés aller aux élections depuis 2005. Quelle que soit l'allure qu'on va imprimer au processus, nous sommes prêts à faire face à toute éventualité. Autant nous étions prêts à gagner les élections en 2005, autant nous sommes prêts à les gagner maintenant où nous sommes ou à les gagner plus tard. Donc l'allure qu'on va donner, la vitesse qu'on va donner, ça ne va pas du tout ébranler notre action. Je dis et je le répète, théoriquement, nous sommes sur le terrain, la télévision est aux mains de Laurent Gbagbo. Il n'y a que lui et ses jeunes qui sont abonnés à la télévision donnant l'impression que les autres ne font rien. Mais on est ensemble sur le terrain. Je ne peux pas comprendre et je ne comprendrai pas du tout que des Ivoiriens qui souffrent depuis cinq (05) ans qu'il faut libérer à qui on donne la possibilité de s'exprimer dans les urnes de renouveler leur foi, leur confiance au Président Gbagbo. Ça, il est hors de question. Sur ça nous sommes situés, nous sommes persuadés et personne et rien ne pourra nous ébranler. Que peut faire l'opposition face aux fraudes que prépare le camp présidentiel ?
Gbagbo lui-même sait comment il est arrivé au pouvoir. Les Ivoiriens, dit-on, c'est un peuple à la fois doux et amer. C'est vrai, on a l'impression que les Ivoiriens mettent du temps à réagir face à la dictature que Gbagbo installe. Mais c'est comme cela, la loi de tous les peuples sur terre. Regardez tout près de nous en Guinée. Aujourd'hui tout le monde cite la Guinée en exemple mais depuis 1958, les Guinéens ploient sous le poids de la dictature. Pendant 40 ans, un parti comme le PDCI a enseigné aux Ivoiriens le sens de la responsabilité, le sens de la paix. Des jeunes qui dès qu'ils naissent, vont à l'école pour chercher à gagner leur vie dignement. Et qui ne sont pas abonnés au débat de la violence, de la rue, à qui on va demander subitement de faire face à la situation. Il ne faut pas s'attendre que cela se fasse du jour au lendemain. Il ne faut pas s'attendre que les choses se fassent avec un coup de bâton magique. Non, c'est lentement mais sûrement. Ce peuple se réveillera toujours tôt ou tard. Et je suis convaincu que toutes les dictatures au monde finissent toujours par tomber. Gbagbo tombera. Président, actualité oblige, on parle des jeunes. Aujourd'hui, la jeunesse du FPI est invitée à Bouaké. La jeunesse du PDCI est-elle associée à ce voyage ?
Non. Il faut que je vous dise ce qui se passe. Parce que de toutes les façons, par certaines méthodes, on finit par comprendre aisément comment nous en sommes arrivés à la guerre. Nous avons effectivement été invités un jour au cabinet du ministre Dano Djédjé. Ce jour-là, à notre grande surprise, il n'y avait que des jeunes du RHDP et les jeunes des Forces nouvelles. C'est moi-même qui ai pris la parole pour dire au ministre Dano Djédjé que la paix que nous voulons, nous la voulons pour tout le monde, ce n'est pas sélectif. Et le message qu'on va passer, c'est un message uniforme. Il vaut mieux convoquer tous les jeunes en même temps pour leur tenir le même langage, mais il n'est pas question qu'on nous convoque à des réunions parcellaires, à des rencontres parcellaires et qu'on tient des messages à la tête du client. Alors aux jeunes du RHDP et des Forces nouvelles, on a un message particulier qu'on tient. Après on reçoit les jeunes "patriotes" du FPI et on a un message qu'on tient. Si c'est ça, nous ne sommes pas abonnés à ce genre de choses. On a souhaité que le ministre nous convoque tous en même temps. Pendant qu'on attend cette rencontre, on nous annonce une date, une tournée. Bon, les choses semblent être bouclées. Mais nous ne pouvons pas servir de faire-valoir. Si on ne peut pas nous respecter, nous nous respectons. Mais au-delà de ça, je suis étonné et il faut que je le dise parce que l'amitié se nourrit de vérité. Je veux parler des jeunes des Forces nouvelles. Chez nous, on dit que quand vous dormez la nuit, dans votre chambre, que vous avez quelqu'un qui veille sur votre porte, dès que vous vous lavez le visage après le réveil, votre premier bonjour, lui est destiné. Mais on ne saute pas ce dernier qui a veillé sur la porte pour aller saluer le voisin qui est à mille lieues. Il me semble que tout le temps que la rébellion a duré, alors que nos frères étaient à Bouaké, c'est nous qui avions le relais ici à Abidjan. On peut dire ce qu'on voudra dire. C'est nous qui avons été identifiés, taxés de jeunes rebelles ici à Abidjan. Mais si aujourd'hui, au nom de la réconciliation, au nom de la paix, nos amis arrivent à Abidjan, la première des choses, c'est de chercher à savoir où sont passés leurs frères. Et c'est ensemble qu'on va vers les autres. Mais on se donne rendez-vous et on se découvre, on se rencontre pour la première fois au cabinet du ministre Dano Djédjé. Tout porte à croire qu'il semble que les jeunes du sud, par la voix de Blé Goudé, ont décidé d'une date, les jeunes du nord suivent. Donc en réalité, nous ne sommes pas une préoccupation pour les gens. Mais écoutez, de toutes les façons, c'est une attitude qui, elle-même, est empreinte de mépris. C'est inélégant. Ce n'est pas fraternel. Je ressens cela comme du mépris, c'est inamical.
Est-ce que vous avez été invité à ce voyage ?
Je ne suis pas invité, j'ai été à une première réunion. Je suis en attente d'une seconde pour clarifier les choses, pour décider d'une date. Peut-être que la nôtre arrive, celle-là, c'est celle des autres, je n'en sais rien. Mais de toutes les façons, vous savez très bien que le PDCI-RDA n'en veut a personne. Par moment nous sommes pro-Gbagbo, par moments, nous sommes pro-rebelle, nous sommes bien là où nous sommes. Le PDCI n'a de problème avec personne, le PDCI ne veut qu'une seule chose, la paix. La paix, je le dis, je le maintiens, c'est le fonds de commerce du PDCI-RDA et je ne laisserai personne venir nous arracher ce fonds de commerce. En Côte d'Ivoire, aucun acteur ne peut, sur la scène, faire de leçons de paix au PDCI-RDA. Donc si c'est une caravane de paix, nous sommes prêts à nous y associer mais pas à n'importe quel prix. M. le président, Vous êtes à Port-Bouet et après, vous attaquez les autres communes. Alors, quel est le message que vous pouvez leur lancer ?
Le message est clair. Je leur dis de rester en éveil. De rester mobilisées. Je le répète, c'est ma foi et je leur communique cette foi-là. Depuis la signature de l'accord de Ouagadougou, notre parti, le PDCI-RDA, qui affectionne les débats d'idées, qui affectionne les moments paisibles n'aura jamais été dans une aussi bonne posture vis-à-vis du pouvoir d'Etat à condition que chacun, prenant conscience de cela, joue le rôle qui lui est imparti sur le terrain. Je demande aux jeunes du PDCI, aux jeunes Ivoiriens en gros, de croire encore et de faire confiance au PDCI-RDA. Le PDCI peut encore apporter aux jeunes, à la Côte d'Ivoire. C'est pour cela, je les invite à s'engager, à se battre pour que le PDCI-RDA, surtout le Président Henri Konan Bédié reprenne le pouvoir. Après Port-Bouët, on attaque Abobo, je demande à tous de rester en éveil.
Interview réalisée par Djè KM

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