jeudi 7 juin 2007 par Nord-Sud

On en sait un peu plus. 24 heures après la visite au Premier ministre, Guillaume Soro des généraux Philippe Mangou et Soumaïla Bakayoko, du commandant du Centre de commandement intégré (Cci) et de son adjoint accompagnés du ministre de la Défense, Amani N'guessan Michel.

Le Premier ministre a voulu se faire une idée de l'avancée des accords de Ouaga dans son volet militaire. C'est dans ce souci, selon nos sources, qu'il a initié la rencontre du mardi 6 juin à son cabinet. Pendant une heure d'horloge, le chef du gouvernement et ses hôtes ont échangé dans une ambiance conviviale. Guillaume Soro a expliqué à ses interlocuteurs que le processus est irréversible. Mais il a indiqué à la délégation conduite par le ministre de la Défense qu'il faut aller pas à pas et surtout sans précipitation. Amani N'Guessan au cours des échanges a évoqué le problème des grades des combattants des Forces nouvelles. Guillaume Soro lui a demandé de laisser le temps jouer sa partition. Il dit être dans la même logique que le président Laurent Gbagbo. Pour ce faire, le ministre de la Défense en relation avec les deux chefs d'états-majors devra entreprendre une tournée de sensibilisation des troupes.

Le général Philippe Mangou a profité pour balayer du revers de la main l'ambiguïté sur sa participation aux travaux préparatoires du désarmement des milices à Guiglo, initié par Kadet Bertin.

Contrairement à ce que le conseiller spécial du chef de l'Etat a déclaré dans la presse, il n'a pas été associé à une quelconque opération. Tout de même, le Cema Fds-ci reconnaît avoir participé à une réunion avec le conseiller de Laurent Gbagbo mais dont l'objet n'était pas le désarmement des milices.

(..) Dès l'instant où le Cema (Philippe Mangou) est informé, toute la structure chargée de mener cette opération de démantèlement est mise dans le moule. Je crois qu'il fallait saisir la balle au bond. Et ne pas perdre le temps avec les procédures administratives. Les gens veulent déposer les armes, ok, on les prend et ensuite on avise .Le ministre de la Défense a été informé , expliquait le conseiller spécial du chef de l'Etat chargé de la défense. (Cf Nord-Sud du vendredi 25 mai 2007). En clair, le général Mangou s'est désolidarisé du général Philippe Mangou.

Les difficultés de fonctionnement du Cci ont été présentées au chef du gouvernement. Ce dernier a donné l'assurance que les moyens seront dégagés. Quelques instants auparavant, Guillaume Soro a largement discuté du dossier du Cci avec le ministre de l'Economie et des Finances, Diby Charles. Ce dernier était assisté de Yapo, régisseur, gérant du compte du commissariat des armées appelé dans le jargon Phaondi et du Cci.

Afin de donner un signal fort au processus, les armes seront brûlées symboliquement à Bouaké le 30 juin. En présence du président de la République. La question n'a pas été abordée au cours de l'entretien. Même si on se le rappelle, Laurent Gbagbo lors de l'opération de Guiglo le 19 mai a manifesté son désir de brûler les armes à Bouaké, Korhogo, Man.

Selon un officier de l'état-major Fds-ci, la présence du président Laurent Gbagbo est sûre.

Comme dans le QG des ex-rebelles, des armes devraient être brûlées dans une ville du Sud. La localité de Duekoué ou de Guiglo a été avancée mais l'idée n'a pas obtenu l'accord du chef du gouvernement. Une autre ville devra lui être proposée. Le ministre de la Défense a souhaité que ce cadre de concertation soit permanent pour évacuer les difficultés qui vont jalonner le chemin de la paix.

Coulibaly Brahima

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