vendredi 4 mai 2007 par Le Patriote

Laurent Gbagbo n'est pas un enfant des élections comme il le prétend. Voici la preuve par trois.

Le chef de l'Etat ivoirien est un homme complexé de la manière dont il a accédé au pouvoir. Conscient comme il le reconnaissait lui-même lors de son investiture, en octobre 2000, qu'il a été élu dans des conditions calamiteuses , Laurent Gbagbo tente depuis lors de changer cette image négative qui caractérise son mode d'accession à la tête de l'Etat de Côte d'Ivoire. Pour y parvenir, il n'hésite pas chaque fois que les circonstances lui donnent l'occasion, de faire un discours et de se présenter comme un Président qui tire sa légitimité du peuple, un homme qui a accédé à la magistrature suprême grâce à la volonté populaire, en définitive un enfant des élections selon ses propres termes. Le mardi dernier, devant les travailleurs réunis au palais présidentiel pour célébrer la fête du travail, Gbagbo a sorti à nouveau le refrain. Nous, nous voulons les élections. Dites partout que Gbagbo Laurent veut aller aux élections, parce qu'il est un enfant des élections , a-t-il réitéré le 1er mai.

A l'analyse et au regard de son parcours politique de 1990 à 2000, en passant par 1995, Laurent Gbagbo ne peut pas et ne doit pas prétendre être un enfant des élections. Car les trois scrutins présidentiels qui ont jalonné l'histoire de la Côte d'Ivoire multipartite ont prouvé que Laurent Gbagbo est le contraire de ce qu'il prétend être. Rappel des faits et des événements qui confondent l'ancien président du Front Populaire Ivoirien (FPI).

1990

C'est le retour au Multipartisme en Côte d'Ivoire. L'élection présidentielle qui se tient en octobre de cette année met aux prises deux personnes : Félix Houphouët Boigny, chef d'Etat sortant et patron du PDCI-RDA et Laurent Gbagbo historien et leader du FPI. Le sortant est reconduit à la magistrature suprême avec 82 % des voix. Le challenger a été défait et récolte 18 %. Laurent Gbagbo refuse les résultats et crie partout que Houphouët Boigny lui a volé sa victoire.

1995

Houphouët décédé, deux ans plus tôt, a été remplacé au pouvoir par Henri Konan Bédié précédemment président de l'Assemblée nationale. Bédié termine le mandat d'Houphouët et organise en octobre de cette année 1995 l'élection présidentielle. Gbagbo estime que les conditions d'une élection claire, démocratique et transparente ne sont pas réunies. Il lance le boycott actif . Les violences conduisent à des morts d'hommes, à des brimades, à des emprisonnements. Des centaines de Baoulé (ethnie de Bédié) sont chassés de Gagnoa (région de Gbagbo). Ceux qui n'ont pas pu quitter la zone à temps se réfugient dans les locaux du CAFOP;

2000

Le Général Guéi Robert ayant renversé Bédié, le 24 décembre 1999, est candidat à la présidence de la République pour réaliser son objectif, Guéi doit se défaire des candidats les plus gênants. Sous la dictée de Laurent Gbagbo qu'il considère comme n'étant pas une menace pour ses ambitions présidentielles, le Général Guéi instrumentalise Tia Koné le président de la Cour suprême pour que celui-ci élimine Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié de la course. Le forfait est accompli. Mais, au moment de la proclamation des résultats, Gbagbo et Guéi se proclament, presque simultanément, vainqueur. Finalement, le leader du FPI a recours à une insurrection militaro-civile pour s'emparer du pouvoir. Gbagbo ne peut donc pas dire qu'il est un enfant des élections . Car, pour son premier scrutin, il a refusé de reconnaître les résultats. Pour ce qui devait être sa deuxième élection, il a organisé un boycott actif . Pour le scrutin de 2000, il y a eu deux vainqueurs autoproclamés et c'est celui qui a fait appel à la rue et à l'armée qui s'est installé dans le fauteuil présidentiel.

Ferdinand Yao

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