mercredi 2 mai 2007 par Autre presse

Chelsea avait plus de jambes, mais Liverpool avait plus de foi. Au terme d'un sommet d'engagement et d'intensité physique, les Reds ont fini par arracher dans le vacarme d'Anfield leur deuxième finale de Ligue des champions en trois saisons, troisième finale européenne en quatre ans pour leur mentor Rafael Benitez. Battus 1-0 à l'aller, ils ont renversé le score au retour, mieux maîtrisé leur affaire pendant les 120 très longues minutes, sans pouvoir éviter le loto des tirs au but. En dehors de la finale, c'est une issue rarissime dans les matches à élimination directe de la Ligue des champions contemporaine. Depuis 1991, c'est seulement la deuxième fois que des tirs au but qualifient une équipe et en traumatisent une autre. La dernière fois, c'était le quart de finale entre Lyon et le PSV Eindhoven en 2005 (1-1, 1-1, 2-4 t.a.b.). Liverpool avait dressé une statue à Dudek après la finale d'Istanbul la même année. La pierre est déjà prête pour célébrer le gardien espagnol Reina, auteur de deux arrêts sur les trois seuls tirs au but de Chelsea, face à Robben (sur sa gauche) et Geremi (sur sa droite). Zenden, Xabi Alonso, Gerrard et Kuyt n'ont pas tremblé devant Cech, eux.


Le gardien tchèque, cependant, avait fait sa part travail un peu plus tôt pour maintenir son équipe en vie. Malgré l'énormité du combat mené par les siens, il fut beaucoup plus sollicité que son homologue espagnol. La première période a vu Liverpool convertir sa seule occasion, un coup franc précis de Gerrard vers Agger, lui-même digne des plus grands chirurgiens sur la reprise (1-0, 22e). Puis les Reds se sont heurtés au savoir faire de Cech sur une tête de Crouch à bout portant après un long centre de Pennant (56e), la barre transversale sur une reprise très pure de Kuyt mis en orbite par Riise (59e), à un retour in extremis d'Essien face à une tentative de Pennant (71e), et une ultime frappe de Zenden (87e). Quatre occasions en tout arrachées aux crampons des doubles champions d'Angleterre.


Ceux-ci se sont montrés aussi denses à la récupération que laborieux balle au pied. Jamais Drogba ne fut servi dans des conditions exploitables. Les fortes individualités sur lesquelles repose le système Mourinho - Lampard, J. Cole, S. Kalou - ont eu un comporement assez ordinaire. Trop ordinaire pour se procurer plus de deux occasions : une frappe de Drogba côté droit qui mit Reina en confiance (32e) puis un centre tendu d'Ashley Cole dévié au-dessus de son but par Carragher (75e). En prolongation, un peu paralysé par les crampes de quelques-uns (Finnan, notamment), Liverpool sut se montrer à la fois prudent et dangereux, à deux reprises, par Kuyt. Le Néerlandais vit son but sévèrement refusé pour hors jeu à la reprise d'un tir de Xabi Alonso (100e) et trouvé une dernière fois Cech sur sa route (119e). Chelsea laisse au spécialiste le droit de disputer la finale de la Ligue des champions. Le club londonien n'en a jamais joué, Liverpool en est à sa septième (cinq ont été remportées sur six déjà jouées). Les Blues voient s'envoler leur rêve de quadruplé historique. Leurs chances en championnat avait déjà singulièrement minci ce week-end (5 points de retard sur Manchester). La réalité, c'est que l'équipe de Mourinho est beaucoup moins ambitieuse dans son jeu qu'en 2005, alors que Liverpool s'est largement bonifié. Ce fut long, mais une forme de logique a triomphé à Anfield.

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