lundi 30 avril 2007 par Le Front

Regroupés au sein d'un collectif, huit (8) présidents de club de sport automobile sur les 10 que compte la fédération, ont décidé de mettre un terme aux manifestations et autres coups fourrés de la présidente de la fédération ivoirienne du sport automobile et de motocyclette (Fisam) qui contribue à précipiter le sport automobile dans le ravin.


Aussi, reprochent-ils à Kady Angelbert, sa mauvaise gestion, le non-respect des textes de la fédération de sport auto et l'accuse d'être à la base du retrait du rallye Bandama de Côte d'Ivoire du calendrier des compétitions internationales. Dans cet entretien, le porte-parole dudit collectif attend du ministère des sports, la mise sur pied d'un comité de transition qui va conduire les destinées du sport auto, jusqu'à l'assemblée générale élective qui désignera le prochain président de la fédération ivoirienne de sport auto (Fisa). Car lui et ses pairs ne se reconnaissent plus dans la Fisam de Kady et que l'AGE fictive qu'elle a tenue le 15 mars dernier, a été invalidée par la tutelle.

Vous avez écrit au ministère des sports pour protester contre l'assemblée générale élective organisée par Kady Angelbert le 15 mars dernier. Qu'en est-il exactement ?

Nous avons effectivement écrit au ministère pour protester par rapport à la mauvaise gestion de Kady Angelbert en ce qui concerne la fédération. Nous ne sommes pas contre x ou y. Nous militons pour les textes. Nos textes stipulent à l'article 41 qu'il faut pouvoir convoquer les clubs avant la tenue d'une AG et il faut également mettre à leur disposition les documents. Contre toute attente, Kady n'a pas répondu aux exigences des textes. Elle a convoqué une assemblée générale à l'insu de tous les clubs automobiles. Nous avons donc revendiqué pour dire que ce n'est pas légal. Lorsque nous avons déposé notre plainte, elle n'a pas entendu raison. Nous avons adressé un courrier au ministère pour lui signifier notre désaccord. Pour nous, il s'agit de la fédération ivoirienne de sport automobile (Fisa). C'est pourquoi, nous avons dit que s'il doit avoir des assemblées qui concernent le sport automobile, c'est d'abord les clubs automobiles qui doivent être informés. Logiquement, il devrait avoir une concertation avec les clubs. Ce qui n'a pas été le cas. Tous ces éléments nous ont amenés à poser des préalables. Le ministère ayant reçu notre courrier, a instruit Kady de notre protestation. Elle n'a pas voulu l'entendre et elle s'est entêtée à organiser l'assemblée générale.

Et quelle a été la réaction du ministère ?

Le ministère a donc mené des investigations au niveau des administrations en charge de ces problèmes. Il s'est rendu compte qu'effectivement les clubs automobiles de Côte d'ivoire existent légalement. Au vu de tout cela, le ministère a adressé une réponse à Kady lui signifiant que son AG est nulle et de nul effet. Tout en lui demandant de se conformer aux textes que nous avons tous mis en place. Je pense que nous avons eu gain de cause parce que notre tutelle a suivi les textes comme nous le lui avons signifié.

Maintenant que Kady Angelbert a été déboutée, qu'est-ce que vous attendez du ministère ?

Nous avons demandé au ministère de mettre sur pied un comité de transition à laquelle prendra part le ministère de l'intérieur pour qu'ensemble, on ne piétine plus les textes. Et que de commun accord, les clubs automobiles fassent le toilettage des textes. Après on pourra organiser une assemblée générale élective démocratique. Nous attendons donc la suite qui dépend du ministère des sports.

Lorsque le ministère prendra les choses en main, qui sera votre candidat ?

J'ai dit à maintes reprises que le problème n'est pas de savoir qui va diriger ou qui sera notre candidat. L'important aujourd'hui, c'est de restructurer la fédération. Que tous les présidents de club respectent les textes que nous avons mis en vigueur. Nous demandons qu'on applique les textes. Et qu'au moment opportun, celui qui veut se présenter, puisse le faire.

Le rallye Bandama vient d'être retiré du calendrier international des compétitions. A quoi est dû ce retrait, selon vous ?

Quand Kady organise une compétition d'envergure telle que le Bandama, et qu'elle laisse de côté des experts et techniciens de notre pays, pour s'attacher le service des gens qui ne s'y connaissent pas au rallye, c'est normal que le Bandama soit déclassé. Notre seul rallye international a été retiré du championnat d'Afrique parce que Kady gère la fédération comme son foyer. Elle avait seulement un souci, c'était de faire du tapage pour que l'Etat lui donne les moyens. Nous avons vraiment mal de voir que cette compétition qui faisait venir les touristes en Côte d'Ivoire ait disparu du calendrier international alors qu'en 1997, nous avions la meilleure organisation. Et croyez-moi, si vous lisez le rapport de la fédération internationale de sport automobile, il y a de quoi s'attraper la tête. C'est le fruit de la mauvaise gestion et du non- respect des règles de la fédération internationale.

Quelqu'un disait que Kady Angelbert est très forte. Et que vous n'êtes pas à votre premier collectif. Est-ce que cette fois vous êtes sûrs qu'elle va vous entendre et que votre démarche va aboutir ?

Je pense que c'est Dieu qui est fort. Les présidents de club sont unanimes et à ce niveau nous ne craignons rien. N'oubliez pas que nous sommes dans un Etat de droit et que si Kady veut que nous allions sur ce terrain, nous sommes d'accord. Je ne sais pas s'il y a eu auparavant un collectif de présidents. Ce que je peux vous dire c'est que c'est une première de voir des présidents se dresser contre Kady Angelbert. C'est dire qu'il y a urgence en la demeure. Je ne pense pas que cette dernière soit forte. Notre sport automobile est pris en otage par une seule personne, il n'est pas question que nous la laissions mourir. C'est vrai que Kady a bénéficié de beaucoup de grâce, avec à son actif des carnets d'adresse. Ce qui aurait dû lui permettre de les mettre au profit de la discipline. Malheureusement, elle les a utilisés à d'autres fins. Dieu merci pour nous, l'autorité a compris le jeu trouble de Kady et qu'elle a pris le dossier en main.

Avez-vous un message particulier à l'endroit des clubs ?

Ce combat est celui des clubs ainsi que des pilotes qui engloutissent des sommes faramineuses pour avoir les engins. Lorsque vous voyez un pilote courir, c'est l'image de la Côte d'Ivoire qui est en jeu. Le manque de championnat national fait que maintenant, nos pilotes ne sont pas bien cotés. Ils ne peuvent même pas s'épanouir pour faire plaisir à leurs sponsors. Nous nous battons pour qu'ils soient heureux afin de démontrer aux concessionnaires que les véhicules qu'ils ont achetés font du rallye et que ça fonctionne bien. Par conséquent, je leur lance un appel afin qu'ils ne se laissent pas distraire. Et que unis, le sport automobile retrouve son lustre d'antan. Et qu'à travers nos compétitions, notre pays renoue avec la paix.



Réalisée par Alexis Kouahio

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023