jeudi 5 avril 2007 par Le Nouveau Réveil

A l'approche du premier tour de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy s'est éloigné de l'esprit "rassembleur" du début de sa campagne pour adopter un ton plus offensif sur des thèmes classiquement de droite comme l'immigration, la sécurité ou "l'identité nationale".
Selon un de ses proches, le candidat de l'UMP a exhorté mardi les membres de son comité politique à "ne pas se laisser intoxiquer par le politiquement correct et le petit cercle médiatico-politique parisien."
"Les Français n'adhèrent pas à ce discours aseptisé, il faut parler au pays", a estimé en substance Nicolas Sarkozy, pour qui la France penche aujourd'hui plus à droite qu'il y a cinq ans.
Le soir même, dans la banlieue de Lorient, fief électoral de la gauche, il lançait devant plusieurs milliers de personnes une nouvelle diatribe contre les "fraudeurs", les "tricheurs", les "voyous", "l'assistanat" et le "gaspillage de l'argent public".
Face à un public breton acquis à la cause des marins, il a en revanche oint de la légitimité du désespoir la "colère" des pêcheurs "qui ne veulent pas mourir", bien que leur violence puisse parfois aussi être destructrice.
Lundi, lors d'une conférence de presse sur son programme, il s'était présenté en défenseur d'une France "exaspérée (...) par la contestation de l'identité nationale, par une immigration non-maîtrisée, par la fraude, par les gaspillages."
Le 14 janvier, lors de son discours d'investiture devant le congrès de l'UMP, Nicolas Sarkozy avait déclaré vouloir être "le président d'une France réunie" et revendiqué sa liberté de candidat pour rassembler les Français au-delà de son camp.
Après s'être posé en candidat de la "rupture", puis de la "rupture tranquille", il s'était ensuite présenté en candidat "hors système", avait centré sa campagne sur le thème du travail et du pouvoir d'achat, loué le "beau mot de travailleur" et la culture ouvrière, multiplié les citations de figures historiques de la gauche (Jaurès, Blum, etc.), promis "l'ouverture" ...
Depuis plusieurs semaines, l'homme qui veut "décomplexer la droite" et "ramener dans le camp républicain" les électeurs du Front national a cependant sensiblement changé de tonalité.

CLIVAGE DROITE-GAUCHE

Le 23 février à Perpignan, il se présente ainsi en champion de l'"autorité" sous toutes ses formes. Puis il propose un "ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale".
Cela indispose l'un de ses soutiens les plus symboliques, l'ancienne ministre centriste Simone Veil ? Qu'importe : de discours en discours, il persiste et signe et dénonce au passage "l'hystérie" des réactions de la gauche et de Ségolène Royal à l'égard desquelles il durcit le ton.
Il s'appuie sur la polémique déclenchée par les actes de vandalisme du 27 mars à la gare du Nord, à Paris, pour replacer les questions de sécurité au centre de sa campagne et dénoncer "la faillite morale d'une certaine gauche".
"Il fallait réactiver le clivage droite-gauche pour montrer les insuffisances de Mme Royal et démontrer qu'il n'y a pas de place dans la vie politique française pour un schéma comme celui que propose François Bayrou", explique le député UMP Dominique Paillé, proche de Nicolas Sarkozy. "Il a orienté sa campagne vers des thèmes qui marquent la différence entre la gauche et la droite", confirme un autre de ses conseillers.
Derrière ces explications tactiques, il y a la conviction que le premier tour, pour le candidat UMP, se jouera à droite, comme l'atteste l'attention portée par son équipe à l'évolution des sondages sur le candidat du FN, Jean-Marie Le Pen.
"Nicolas Sarkozy doit rester sur son cap, aujourd'hui, d'électorat de droite et de centre-droit. C'est là où il a des chances d'être au premier tour", a déclaré à Reuters TV l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
Jean-Pierre Raffarin a déjeuné mercredi au QG de Nicolas Sarkozy avec le candidat et trois autres "poids lourds" - Alain Juppé et les ministres Jean-Louis Borloo (Emploi) et Michèle Alliot-Marie (Défense) - pour faire le point de la campagne.
Pour l'ex-Premier ministre, Nicolas Sarkozy devra cependant de nouveau "infléchir" sa campagne avant le 22 avril, en vue du second tour, le 6 mai, pour "chercher de nouveaux électeurs" et "élargir son message en direction du centre."
Le thème du travail devrait en tout cas revenir en force dans la campagne du candidat de l'UMP dès la semaine prochaine, assure son entourage, et peut-être même dès jeudi, lors d'une réunion publique à Lyon, où il devrait centrer son discours sur les très petites, petites et moyennes entreprises.
Source: Reuters




Dans les coulisses des états-majors

La colère des " petits candidats "-Comme il fallait s'y attendre après la proposition de François Bayrou d'organiser un débat entre les quatre principaux candidats sur Internet, ceux que les médias appellent les " petits candidats " n'ont pas tardé à faire savoir leur colère. A l'instar de Frédéric Nihous, le candidat de Chasse, pêche, nature et traditions qui, dans un communiqué, " se déclare scandalisé par le mépris manifesté par ce " grand " candidat " et fustige " la bande des quatre ". " L'Internet est un média citoyen et un formidable outil de démocrate participative et il doit le rester, poursuit le candidat de CPNT, c'est pourquoi Frédéric Nihous se dit prêt à participer à un débat réunissant les 12 candidats de façon équitable. "

Le débat entre candidats est possible-Interrogé sur la possibilité d'un débat entre candidats avec Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen, François Bayrou a expliqué hier qu'il n'y serait pas opposé. Pour que ses adversaires politiques ne puissent pas prendre les règles du temps de parole imposées par le CSA comme excuse pour se soustraire à ce face à face, le candidat de l'UDF a ajouté que ce débat pourrait avoir lieu sur Internet. Contacté par Marianne2007.info et par d'autres rédactions, Jean-Marie Le Pen s'y est dit lui aussi favorable. Ainsi que Ségolène Royal qui assure qu'elle est " disponible pour tous les débats ". Le seul à s'y refuser est Nicolas Sarkozy ! Mais le candidat de l'UMP ne donne aucune explication.

Sarkozy flashé !-Flashés. Après un mois de " filatures discrètes ", le journal Auto hebdo relève les infractions des principaux candidats au code de la route. Ou plutôt celles de leur chauffeur. Verdict : premier, Nicolas Sarkozy, avec un dépassement de 60 km/h au-dessus de la vitesse autorisée. Sa voiture a été chronométrée, selon l'hebdomadaire, à 130 km/h dans une zone limitée à 70 km/h ! Vient ensuite Jean-Marie Le Pen, à 55 km/h au-dessus de la limite (185 km/h sur autoroute), suivi de François Bayrou (50 km/h au dessus de la limite) et de Ségolène Royal (48 km/h de trop).

Le gouvernement façon Royal-Dans un entretien à L'Express, Ségolène Royal précise ses propositions en matière de réformes des institutions. Elle s'engage à créer un " conseil consultatif constituant " pour les superviser et à " rendre compte " de l'exécution de son programme présidentiel chaque année devant le Parlement. Quant au Premier ministre, " quel qu'il soit, (il) aura un rôle très simple, une feuille de route claire : mettre en application le pacte présidentiel ", affirme-t-elle. Pour elle, le conseil des ministres doit aussi changer : " actuellement, tous les mercredi, on engrange des réformes nouvelles sans jamais évaluer quoi que ce soit ", explique-t-elle. " Les ministres me rendront compte de ce qu'ils ont fait pendant les sept jours précédents et de la manière dont ils évaluent l'application des réformes déjà adoptées, puis nous préparerons les réformes à suivre. "

Bayrou, toujours "plus à gauche"-En déplacement à Reims, François Bayrou s'est dit " plus à gauche que le PS " :" il y a des choses que le Parti socialiste a oubliées et que je n'oublie pas ", a-t-il lancé. " Lorsqu'il s'est agit de défendre l'ASS (allocation spécifique de solidarité) pour les chômeurs en fin de droits, je suis monté à la tribune tout seul. Le parti socialiste était silencieux ", a ajouté l'ancien ministre d'Edouard Balladur, avant de conclure : " il y a des jours où j'ai l'impression de défendre davantage de valeurs que cette gauche-là".

Royal et la "dérive verbale" de Sarkozy-Après les commentaires de Nicolas Sarkozy sur les événements de la Gare du Nord, Ségolène Royal passe à l'attaque. Invitée du " Grand rendez-vous " d'Europe 1, Le Parisien/Aujourd'hui en France et TV5 Monde, elle a expliqué qu'elle avait "mis un coup d'arrêt à une dérive verbale du candidat de la droite qui a proféré des insultes à (s)on endroit ". Elle a aussitôt renvoyé la balle : " quand il affirme que je suis du côté des fraudeurs et des voleurs, je ne peux pas laisser dire ça. Je ne me laisserai pas insulter. Quand il déforme mes propos, ça veut dire qu'il se met très facilement en colère. L'identité personnelle, c'est le caractère. Il faut garder son sang-froid ". Et toc.

Waechter indépendant avec Bayrou-Antoine Waechter, président du Mouvement des écologistes indépendants, a affirmé hier son soutien à François Bayrou. Le candidat centriste est pour lui " le seul qui puisse se libérer des contradictions partisanes " et s'attaquer aux priorités définies par l'ancien Vert : gouvernance mondiale et Europe, transport et frein à l'urbanisation, cohésion sociale et réforme institutionnelle. En déplacement outre-mer, le candidat de l'UDF s'est contenté d'observer que " beaucoup d'écologistes [s'intéressaient] à sa démarche de dépassement du clivage " gauche-droite.

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